31 décembre 2006

Berlin - Le Mur (3/3)

Fleurs laissées dans une section du Mur

Bien sûr, une visite de Berlin ne serait pas complète sans une visite des divers sites qui rappellent la présence du Mur, construit à partir du 13 août 1961 pour rendre la guerre froide concrète et séparer Berlin Est - occupée par l'Union soviétique - de Berlin Ouest - occupée par les trois autres vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, soit les Anglais, les Américains et les Français - et mettre ainsi fin à l'exode des Allemands de l'Est vers le monde libre de l'Ouest.

La division de Berlin entre les anciens alliés et vainqueurs de la guerre


Le Mur coupait en deux des rues, des complexes d'habitation et tout le réseau de transport en commun. Des immeubles voisins se sont donc retrouvés l'un à l'Est et l'autre à l'Ouest. D'innombrables tentatives d'évasion ont été effectuées par tous les moyens imaginables : escalade, usage de tunnels, d'un mini sous-marin, d'une montgolfière, saut du haut d'un immeuble qui longeait le Mur, écrasement de véhicules sur le Mur dans l'espoir de le percer, etc. Des parents désespérés ont même catapulté leurs enfants du côté Ouest.

Deux bandes de pavés rougeâtres rappellent le tracé du Mur dans tout Berlin.

Vue vers l'Ouest, au travers d'une fente, de la piste ultrasurveillée qui se trouvait entre deux murs. Il faut aller au musée et payer pour avoir une vue plongeante! Au centre, on aperçoit un tableau de contrôle électrique de l'éclairage à moitié détruit.

La section de mur ci-dessus a été reconstituée et se trouve près du musée du Mur. Entre deux murs un sentier asphalté permettait aux soldats (douaniers) de faire leur ronde sans laisser de traces, car de chaque côté d'eux, la terre était toujours hersée de frais pour permettre la détection des traces de pas. Les soldats avaient ordre de tirer sur tout ce qui bougeait dans cette zone. Un collectif berlinois a estimé à 1135 le nombre de personnes tuées en tentant de franchir le Mur.

L'évasion, en 1961, de quatre hommes portant un uniforme d'officier supérieur soviétique contrefait est sûrement la plus audacieuse. Ces hommes se procurèrent des bottes en vachette et confectionnèrent des épaulettes et des décorations. Ils franchirent en pleine journée un poste de contrôle dans le quartier de Potsdamer-Platz, passant au milieu des gardes-frontières est-allemands qui les saluèrent... Le 8 mai 1989, Wienfried Freudenberg s'écrasa en tentant de passer à Berlin-Ouest dans un aérostat artisanal, quelques mois avant la chute du Mur. C'était la dernière victime du Mur de la honte.

Célèbre photo de gens qui dansent sur le Mur pour en célébrer la chute, en 1989.

L'ouverture du Mur, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, sur un malentendu, a donné lieu à des scènes de liesse non seulement en Allemagne, mais également dans le monde entier. Un vent de changement semblait balayer le monde. On trouve encore aujourd'hui à Berlin des sections authentiques du Mur. Le reste du Mur a été détruit ou des sections de mur ont été vendues à prix d'or à des collectionneurs et à des musées un peu partout dans le monde.

Porte percée dans le mur véritable, le long de la rivière Spree. Mon beau-frère m'a dit que le bord de la rivière à cet endroit est utilisé comme plage en été.

Une partie de la East Side Gallery

La plus longue section de Mur qui subsiste s'étend à Berlin Est sur plus de 1 km et fait office de galerie d'art en plein air. En 1990, des artistes internationaux se sont vus assigner des bouts de mur pour y peindre notamment leur vision de la réunification de l'Allemagne. Malheureusement, aujourd'hui leurs oeuvres sont en piteux état.

Le Baiser mortel (Brejnev et Honecker s'embrassant), peint par l'artiste russe Vrubel en 1990

La même oeuvre en décembre 2006...


Vue de la porte de Brandebourg avec le Mur, en 1980. Une autre photo d'une peinture que l'on peut voir à l'entrée de la East Side Gallery. Mon beau-frère, coquin, a sauté dans la photo au dernier moment. ;)

La porte de Brandebourg aujourd'hui. Deux hommes personnifient des soldats - un russe et un de l'ancienne RDA - pour gagner de l'argent en se faisant photographier avec des touristes.

30 décembre 2006

À moi de moi :D


Encore un de plus! Mais je suis gonflée, car je l'annonce ici : c'est mon anniversaire, aujourd'hui le 30. Disons que je me souhaite une année meilleure que celle que je viens de passer. N'hésitez pas à y mettre votre grain de sel, ça fait toujours plaisir. ;)

27 décembre 2006

Vie berlinoise (2/3)


Concert baroque en costume d'époque à l'orangerie du château de Charlottenburg


Les Allemands aiment beaucoup la musique, semble-t-il, et pendant mon séjour à Berlin j'ai eu la chance d'assister à un concert baroque costumé dans un château, non loin de l'appartement de ma belle-soeur. On y allait surtout pour l'ambiance, car le programme, pas très original, constituait une sorte de Best Of de la musique baroque.


Le château de Charlottenburg et son parc en été (la photo n'est pas de moi)

Le préposé à la billetterie, costumé lui aussi, avait été assez gentil pour réserver des billets pour la famille, le temps que tout le monde se mette d'accord pour aller au concert. J'ai trouvé les Allemands vraiment charmants et serviables dans les boutiques et les restaurants. Et puis, je le remarque toujours quand des gens que je ne connais pas me sourient, juste comme ça, en faisant leur jogging ou en marchant dans la rue. Je donne alors quelques bons points de plus à leur peuple. ;)

Berlin est immense et bouillonne d'activité, mais je n'ai pas senti le stress des gens. J'ai vu le gardien du château, en costume d'époque, prendre le temps de discuter avec trois enfants et leur montrer comment on fait la révérence. La vie semble bien agréable à Berlin.


Après-midi d'hiver dans un café de Berlin Est

Berlin Est, avec ses monuments historiques restaurés et ses cafés belle époque, est le quartier qui m'a semblé le plus sympathique. Il fait assez intello et branché, mais reste accessible à tout le monde. En hiver, on peut y boire du vin chaud épicé (délicieux quand il fait froid), assis à une terrasse chauffée, une grosse couverture de laine sur les genoux, dans un décor de rêve. La couverture de laine, c'est le petit plus que je n'avais encore jamais vu à une terrasse chauffée européenne. Petite devinette : Comment sait-on que la photo ci-dessus a été prise à Berlin Est? Par la fenêtre, on voit le tramway passer alors que Berlin Ouest a mis ses tramways au rancart peu après la construction du Mur.



Ci-dessus, ce bar en bois des années 20 est magnifique et a été superbement restauré. Il se trouve à deux pas de la grande Neue Synagogue, ci-dessous, la seule synagogue à avoir subsisté - bien qu'endommagée - après la guerre.


La synagogue, avec son dôme doré

Tiens, Monsieur Karl expose ses photos à Berlin (photo ci-dessous)... Dommage, c'est fermé le dimanche.



Nous avons trouvé très jolies ces toilettes publiques extérieures des années 20 . La vue de quatre touristes photographiant des toilettes a intrigué plus d'un passant, mais nous avons eu envie de leur dire en riant que nous arrivons de France et que là-bas - comme tout le monde le sait - les toilettes n'existent pas!


26 décembre 2006

Berlin (1/3)

L'ange de la colonne de la Victoire, dans le film Les ailes du désir de Wim Wenders. Cette statue est située au bout d'une route, aux abords d'un parc, Tiergarten, l'équivalent allemand de Central Park.


Qui s'intéresse à l'histoire contemporaine doit visiter Berlin, car l'essentiel du XXe siècle y a été forgé. Je n'ai pas beaucoup pris de photos d'architecture, toute prise que j'étais par ma visite des sites liés à la Deuxième Guerre mondiale et à la Guerre froide, mais je vous invite à cliquer ici pour avoir un bon aperçu de l'architecture audacieuse et intéressante qui se développe à Berlin depuis la chute du Mur.


Berlin est immense et occupe six fois la superficie de Paris. Elle a été détruite à 90 % pendant la Deuxième Guerre mondiale puis coupée en deux par la construction du Mur, motivée par la guerre froide que se sont livrés les alliés capitalistes (Royaume-Uni, États-Unis et France) et les alliés communistes (URSS). Avant la guerre, Berlin était considérée comme l'une des capitales les plus modernes et élégantes du monde.


Comme l'expliquait mon gentil beau-frère allemand, ironiquement, la pauvreté de Berlin Est a assuré la sauvegarde des plus beaux monuments qu'on peut admirer aujourd'hui à Berlin, car à l'Ouest on a préféré raser tout ce qui était endommagé par les bombardements pour repartir à zéro (avec le mauvais goût qui caractérise les années 50 à 70!), sans doute pour oublier l'horreur de cette guerre. À l'Est, comme on n'avait pas les moyens de détruire ni de reconstruire, les ruines de la guerre ont été laissées telles quelles pendant 40 ans. Après la chute du mur, on a entrepris leur restauration urgente, maintenant pratiquement terminée, mais les grues géantes se voient partout et l'on s'affaire encore à construire dans la large bande autrefois minée et hautement surveillée du No Man's Land.

Réflexions lumineuses sur la rivière Spree, à Berlin Est. À gauche, on voit la cathédrale (dôme) de Berlin et à droite, derrière la grande roue, l'antenne de télévision, qui ressemble un peu à la tour du CN, à Toronto.

On trouve donc de tout à Berlin : des immeubles élégants de la belle époque, des monuments historiques plutôt classiques, des tours immondes des années 60-70 et des édifices ultramodernes à l'architecture expérimentale. De grands parcs côtoient curieusement des zones industrielles, et le No Man's Land balafre encore le tissu urbain. La ville porte les cicatrices des grands bouleversements du siècle dernier, mais ce désordre inspire toutefois le dynamisme et un certain optimisme.

Réflexion des lumières de Noël dans les arbres sur le toit d'une voiture à Kudamm Karree, dans Berlin Ouest.

Les grandes artères commerciales sillonnent surtout Berlin Ouest et émulent les Champs-Élysées pour leur prestige. On trouve aussi une grande piste de luge en plein centre-ville! En fait, Berlin compte encore deux centre-villes, mais celui de l'Ouest tend maintenant à se dépeupler au profit de celui de l'Est.
À Berlin, on trouve bien sûr de nombreux monuments pour commémorer la Shoah.

C'est sur la place ci-dessus qu'en 1933 Hitler a fait brûler 20 000 livres écrits par des Juifs. Comme l'a écrit Heinrich Heine : «Ce n'était qu'un prélude. Et là où l'on brûle des livres, on finit par brûler aussi des gens».
Sur cette même place, Bebelplatz, on trouve aujourd'hui un monument qui montre des rayons de bibliothèque vides...


En 2005, on a érigé le Mémorial de l'Holocauste, qui comprend 2 700 stèles de béton de hauteurs (4 m au maximum) et de niveaux différents réparties sur 20 000 m2 pour commémorer l'assassinat programmé de six millions de Juifs en Europe.

Autre vue sur le Mémorial de l'Holocauste.



Ci-dessus, une statue monumentale d'un grand parc de Berlin Est qui rend hommage aux soldats soviétiques morts en combattant le nazisme. La croix gammée brisée par l'épée du soldat gît à ses pieds.

C'était Noël...

Désolée pour le léger décalage, mais je tiens à vous faire écouter cette célèbre chanson québécoise humoristique, C'est Noël, par Paul et Paul.

P.S. Gryphon, je crois que tu apprécieras. ;)

P.P.S. Je prends congé encore aujourd'hui et demain je vous raconte comme c'était bien à Berlin. :)

21 décembre 2006

Joyeux Noël tout le monde!



Comme je pars pour Berlin demain matin, je vous adresse tout de suite mes voeux de Noël. Pitounette et Kako se joignent à moi pour vous souhaiter un très joyeux Noël avec ceux que vous aimez.

Que votre réveillon soit rempli de sourires et de rires, de cadeaux, de dinde aux atocas, de bûches de Noël et de baisers sous le gui. Et si vous fêtez Noël, tant qu'à faire, ayez donc une pensée pour le p'tit Jésus! ;)

20 décembre 2006

Traditions de Noël celtiques, romaines et dickensiennes...

Par un heureux hasard, ma visite en Alsace a constitué l'entrée en matière idéale pour expliquer cinq de nos traditions du temps des Fêtes les plus connues, qui ont des racines celtiques, romaines ou anglaises : le gui, le houx, la bûche, le sapin et le panier de Noël.

D'abord, pourquoi fêtons-nous Noël le 25 décembre? Le solstice d'hiver marquait chez les Romains la fin des Saturnales, fêtes en l'honneur de Saturne qui était, entre autres, le protecteur des graines enfouies. Jusqu'au IIIe siècle, on rendait également un culte à Mithra à cette date. Mithra, le Dieu Soleil était, selon la légende, né le 25 décembre dans une grotte et surgissait sous la forme d'un nouveau-né (Noël signifie «nouveau soleil» en gaulois). C'est au IVe siècle que la tradition chrétienne a situé symboliquement la naissance de son sauveur au 25 décembre, car le solstice d’hiver marque le triomphe de la Lumière sur les Ténèbres. C’est le temps de la renaissance après la mort.


Branche de gui pour le Nouvel An

C'est aussi à cette époque que le gui fleurit et que, fidèles à la tradition celte, les druides le cueillaient dans les chênes à l'aide d'une serpe d'or. Le mot «gui» signifie qui guérit tout, notamment l'hypertension. Les branches coupées de cette plante, suspendues au plafond, sont réputées pour porter bonheur et assurer amour, prospérité, fertilité et longue vie aux amoureux qui s'embrassent dessous à la Saint-Sylvestre.


Branche de houx pour Noël

Quant au houx, c'est un arbuste qui reste vert toute l'année. Symbole d'immortalité, la tradition du houx remonte aux Romains et est associée à la naissance de Jésus, car selon la légende, lors de sa fuite en Égypte la Sainte-Famille a échappé aux soldats d'Hérode grâce à un buisson de houx qui aurait miraculeusement étendu ses branches pour la cacher. À Noël, les chrétiens perpétuent la tradition celte en remplaçant le gui par le houx, car ses épines rappellent la couronne de Jésus et ses boules rouges, le sang du Christ.

Le retour de la lumière est également symbolisé par la «bûche de Noël», bûche de chêne que l’on fait brûler dans la cheminée. C’est une bûche que l’on a prélevée dans le feu de joie celte du solstice d’été et qui restitue en cette période sombre l’énergie solaire qu’elle a emmagasinée. Selon d'autres sources, on allumait la bûche avec les tisons précieusement conservés (un peu comme on le fait avec la flamme olympique) de la bûche du Noël précédent. Avec la disparition des grands âtres, on a fait de la bûche une pâtisserie.

Les Celtes avaient aussi dédié l'épicéa (semblable au sapin), qui était l'arbre de l'enfantement, au 25 décembre. Cette tradition de l'arbre a évolué, s'est joyeusement mêlée à la tradition de la représentation des Mystères chrétiens au Moyen Âge, dans lesquels un sapin (plus commun que l'épicéa) garni de pommes rouges évoquait le paradis, et le premier arbre de Noël tel que nous le connaissons, mais sans lumières encore, serait apparu en Alsace (Ah! Nous y voilà!) en 1521. Cette tradition s'est ensuite répandue en Allemagne, en France et en Autriche.

Finalement, mes lectures m'ont appris avec plaisir que le Québec a adopté le sapin de Noël au moins 50 ans avant l'Angleterre, mesdames et messieurs (sans doute par l'intermédiaire de la France)! En effet, ce n'est qu'en 1841 que le prince Albert, mari d'origine allemande de la reine Victoria, a fait dresser le premier sapin de Noël au château de Windsor.

Curieusement, un écrivain anglais, Charles Dickens, a grandement contribué à revigorer les traditions de Noël, fortement en déclin à l'époque où Albert faisait dresser son sapin. On doit donc une fière chandelle à A Christmas Carol, car la popularité de cette histoire a joué un rôle crucial dans l'importance accordée à la famille dans cette fête et l'ajout de la dimension sociale - et finalement chrétienne! - de la charité. Notamment, l'esprit de Noël, cette envie de faire le bien autour de soi, de réparer les injustices sociales et de lutter contre la pauvreté, si criantes à l'époque victorienne, est une invention de Dickens, et nos paniers de Noël pour les pauvres en sont un digne héritage...

Quelqu'un se sent-il d'attaque pour réinventer Noël au XXIe siècle en écrivant quelque chose d'aussi fort?

19 décembre 2006

Les arbraboules


Tiens, une fois n'est pas coutume, j'aimerais que vous travailliez à ma place pour ce billet... ;)

Regardez bien la photo ci-dessus.

J'ai vu de nombreux spécimens de ces arbres sur le trajet du TGV vers Strasbourg et j'ai essayé désespérément d'en photographier, mais nenni. Le train roulait trop vite.

Y a -t-il un spécialiste en foresterie dans la salle??? Je voudrais connaître le vrai nom de ces arbres (ou de ce phénomène), si poétiquement baptisés arbraboules par Béo la néo-helvète. :)
Un indice : Nous sommes en plein dans la bonne saison pour nous intéresser à cette question.

18 décembre 2006

Strasbourg (2/2)

Paysage vu du TGV (Mystère et boule de gomme! Je ne sais pas comment j'ai pu réussir cette photo vu la vitesse du train et les 20 autres photos ratées qui l'ont précédée!)


Je voulais voir Strasbourg depuis longtemps mais les quatre heures de train qu'il faut souffrir (je me réserve un billet «spécial trains») pour s'y rendre me rebutaient (mais en juin 2007, on pourra s'y rendre en 2h30). En France, il est facile et rapide de voyager en train entre le Nord et le Sud, mais long et fastidieux de le faire entre l'Ouest et l'Est, ce qui explique que je n'ai pas encore visité la Bretagne (mais j'inscris cette visite dans mes résolutions pour 2007!).



Strasbourg fait résolument partie des villes que j'ai le plus aimées jusqu'ici. (Caroline, écoute ça!) Elle a le charme de Bruges (décidément, c'est ma référence en matière de beauté nordique!) mais est beaucoup plus vivante et animée que cette petite ville belge et nous permet d'entrer en douceur dans le monde germanique. Finalement, je me rends compte que la culture anglo-saxonne est celle qui m'attire le plus et avec laquelle je me sens le plus d'affinités. Logiquement, je devrais adorer l'Allemagne... Serais-je plus bière que vin? ;)


Je n'ai passé que quelques heures à Strasbourg, mais j'ai pu me rendre compte rapidement qu'on y cultive une sorte d'art de vivre. L'hiver y est vécu dans la bonne humeur et les cafés invitent les promeneurs à entrer boire du vin chaud épicé (comme le mulled wine anglais). On mange de la tarte flambée ou flammekueche (photo ci-dessus) ou de la choucroute et en cas de petit creux, on s'achète un bretzel qu'on grignote dans la rue (comme à New York).


Un bretzel

Des bateaux-mouches offrent des croisières d'une heure sur le Rhin. Ces visites au fil de l'eau semblent très courues, car toutes les places étaient déjà vendues trois heures à l'avance le jour où j'y étais. J'imagine ce que ça doit être par une belle journée d'été!

Le portail de la cathédrale

La cathédrale, toute de grès rose, est magnifique et était jusqu'au XIXe siècle l'édifice religieux le plus haut de la chrétienté. Goethe ne s'en lassait pas et a souvent admiré la ville du haut de la plate-forme. Quant à Victor Hugo, il l'a décrite comme un «prodige du gigantesque et du délicat».



Ci-dessus, l'horloge astronomique, à l'intérieur de la cathédrale, chef-d'oeuvre de la Renaissance. Tous les jours à 12 h 30, des automates sortent de l'horloge et dansent le ballet des différents âges de la vie...


Les rives de l'Ill

Rue aux abords de la cathédrale
Je me demande si l'ambiance est toujours aussi bonne à Strasbourg ou si c'est l'esprit de Noël qui rend les gens plus souriants, mais je m'y suis sentie vraiment bien. Tout est beau, propre et harmonieux, l'architecture est remarquable, l'accent alsacien a quelque chose de bon enfant qui me fait sourire et rien ne m'a stressée : on dirait bien qu'il fait bon vivre à Strasbourg.

L'église protestante St-Thomas

L'intérieur de l'église St-Thomas, aux formes épurées

J'ai vu de nombreuses petites boutiques comme je les aime, celles où l'on vend plein d'articles plus jolis et inutiles les uns que les autres et qui réchauffent si bien la décoration de notre intérieur.

Une petite place animée d'une terrasse

Une rue piétonnière

Encore des boutiques...

Ma visite éclair de Strasbourg m'a donné envie d'y retourner pour connaître la ville plus en profondeur et explorer les environs (une vraie croisière sur le Rhin, ce serait génial!). À bord du train qui m'emmenait vers Paris, j'ai pu constater que les Alsaciens aimaient autant décorer leur maison de guirlandes de lumière que les Québécois pour Noël. Puis, au bout d'une heure sur les rails, tout est redevenu sombre dans la campagne. J'ai supposé qu'on avait quitté l'Alsace...

17 décembre 2006

Noël à Strasbourg (1/2)


Sur la place Kleber, un sapin de Noël digne de ce nom (le plus haut d'Europe!). À comparer avec le tristounet sapin de Trafalgar Square dans ce billet sur Londres...

En tout cas, il existe au moins un endroit où Noël se fête sans complexe : Strasbourg. Dans cette ville magnifique de l'Alsace - sur laquelle j'écrirai un autre billet parce qu'il y a tant à montrer et à dire! - on peut visiter le marché de Noël, sorte de foire en plein air très colorée présentée principalement devant la cathédrale. Pour écouter de la musique de Noël douce en même temps que vous lisez mon billet, cliquez ici puis cliquez sur la flèche du lecteur de mp3. (Merci Geneviève!)

Les gens peuvent acheter des cadeaux de Noël parfois originaux et artisanaux, comme des chapeaux et des foulards faits main, mais il y a aussi beaucoup de tuques et de décorations de Noël dans les stands.

Un manège pour les enfants...


Des peluches en forme de cigogne, oiseau emblématique de l'Alsace.


Chez Hansel et Gretel, des petits délices...

Il commence à y avoir vraiment foule à partir de 16 h, quand le soir commence à descendre.

Encore des tuques de Noël...

Pendant ce temps, à l'église Ste-Madeleine, des enfants répètent à la flûte en vue de donner leur concert de Noël...

À la cathédrale, une petite fille allemande a allumé un lampion...


et des gens admirent la crèche - dont on ne voit qu'une petite partie ici.

Une vache de Noël - ah bon? :) - se promène dans les rues.

Les commerçants et les restaurateurs de la ville ont bien décoré pour Noël. Tiens, j'aurais bien dû accepter cette invitation à boire un petit vin chaud, moi - si seulement il avait fait plus froid!

Certains commerçants s'en sont donné à coeur joie pour décorer...

Mais d'autres y ont mis le paquet!