28 mars 2007

Ces chers contrôleurs...

Je ne sais pas s'il y a un lien entre ce qui m'est arrivé samedi et l'émeute à la gare du Nord d'hier causée par une échauffourée entre un voyageur pris sans ticket de métro et un contrôleur, mais je trouve que l'attitude méprisante des contrôleurs parisiens favorise ce genre de débordement.

Samedi dernier, je suis partie de chez moi un peu en retard pour aller prendre mon train à la gare de Lyon. J'ai pris le métro comme d'habitude, passé mon ticket dans le portillon mais mon manteau n'a pas de poches et j'ai gardé le ticket dans ma main gantée (je déteste toucher les barres de métro à mains nues et je peux heureusement éviter de le faire tout l'hiver) tout en lisant mon billet de train. Je regarde l'heure et je désespère d'arriver à temps à la gare. J'ai chaud, j'attrape mon gros sac et je sors précipitamment du métro une fois arrivée à la gare. Plus que trois minutes avant le départ de mon train. Manque de pot, une fois le portillon passé, cinq ou six contrôleurs font barrage : il y a un contrôle des tickets. Avec mes gants, je n'ai pas senti mon ticket glisser par terre...

J'explique à un contrôleur à la mine patibulaire que je suis pressée, que j'ai un train à prendre là, maintenant, et que dans ma hâte j'ai dû échapper mon ticket de métro quelque part. Je lui montre que j'en ai plusieurs de pas utilisés dans mon sac pour prouver que j'ai l'habitude de payer, lui fait comprendre que je ne suis pas équipée pour sauter par-dessus la barrière avec ma petite jupe, mes bottes et mon gros sac lourd, mais lui ne veut rien entendre et me regarde manquer mon train sans porter la moindre attention à ce que je dis. Il ironise même. Il est fier de son petit pouvoir, le petit monsieur. Je suis très énervée et lui dis qu'il ne doit pas être autorisé à se servir de son jugement, je suppose. S'il en a un...

Finalement, en plus d'avoir été traitée comme une malpropre, ça m'aura coûté 35 euros d'amende plus un billet de train à 50 euros gaspillé, car évidemment la SNCF n'a pas voulu échanger ce billet sur explication de ma mésaventure, preuve à l'appui, plus les 79 euros que j'ai déboursés pour me racheter un billet de train et arriver quatre heures en retard à destination. Franchement, pour n'avoir jamais pris le métro sans payer, j'ai adoré mon expérience...

Rien n'excuse d'avoir recours à la violence quand on est frustré, mais si seulement les contrôleurs étaient un peu polis et ne traitaient pas tout le monde comme des chiens sans collier, peut-être qu'il ne serait pas nécessaire d'appeler une centaine de CRS (policiers entraînés pour les émeutes) en renfort pour arrêter un gars malmené par des contrôleurs pour avoir pris le métro sans payer et stopper la colère et la révolte de dizaines de jeunes choqués par la scène.

23 mars 2007

Quelle désobéissance civile préférez-vous?

C'est curieux comme les manifestations de désobéissance civile et les raisons qui les motivent varient d'un pays à l'autre...

En ce 23 mars 2007, deux événements ont retenu mon attention.

À Paris, à la veille des élections, il y a des gens qui veulent impressionner les électeurs par des démonstrations de pouvoir sur les immigrants illégaux. La police les attrape notamment autour des soupes populaires. C'est le principe du piège à rat et son morceau de fromage.

À deux pas de chez moi dans le 19e arrondissement, une directrice d'école s'est opposée à l'arrestation du grand-père d'un de ses élèves sans papier, d'origine chinoise, dont les parents avaient été arrêtés la veille. Le grand-père attendait naturellement l'enfant à la sortie de l'école et la police n'avait plus qu'à cueillir le rat. Ne demandez donc plus "Que fait la police?"! Des parents d'élèves scandalisés par cette arrestation ont tenté de l'empêcher en se couchant dans la rue devant les voitures de police et la directrice a été arrêtée pour outrage. Regardez ce reportage... on se croirait presque à Tian'an Men.

Au Québec, maintenant. Comme le directeur général des élections a expliqué que la loi - qui n'est pas récente - permettait aux femmes qui portent le niqab ou aux personnes blessées avec le visage bandé, par exemple, de voter sans avoir à montrer leur visage pour s'identifier, du moment que ces personnes déclarent sur l'honneur qu'elles sont bien qui elles prétendent être, des Québécois ont proféré des menaces de mort à son endroit et d'autres se sont crus très spirituels en créant un mouvement de protestation à grande échelle contre cette apparence d'accommodement raisonnable qu'aucune musulmane n'a jamais demandé! Le mot d'ordre : le jour des élections, tout le monde est appelé à aller voter avec un masque de Batman, une cagoule, un sac sur la tête, whatever.

Aux dernières nouvelles (LCN-TVA), 30 femmes porteraient le niqab au Québec sur 7 millions de personnes et la moitié n'ont pas le droit de voter car elles n'ont pas la nationalité canadienne. Aurait-on la désobéissance civile qu'on mérite?

___________________________________________________________________

P.S. Je trouve tellement qu'on fait dans la démesure, la xénophobie et l'enfantillage au Québec ces temps-ci! Je ne remets pas en question la nécessité de revoir les politiques d'immigration, celle de faire respecter nos valeurs sociales et notre culture, et le fait que certains extrémistes musulmans profitent d'une trop grande exposition médiatique pour provoquer d'autres incidents et mettre nos limites et nos nerfs à rude épreuve (comme dans l'affaire de la cabane à sucre), mais coudon, capotez pas! Le Québec n'est pas soudainement assiégé par des hordes de talibans, que je sache! Vues d'ici les réactions des Québécois sont parfois épeurantes...

Anecdote anti-raciste à la belge...

À cette époque où la xénophobie et le racisme font régulièrement les manchettes un peu partout dans le monde, voilà une jolie histoire que j'ai envie de partager avec vous. Les bonnes nouvelles sont tellement rares...

À St-Nicolas, en Belgique, certains couples ayant refusé d'être mariés par l'adjoint au maire parce qu'il est noir, des centaines de couples ont décidé de se remarier symboliquement devant lui pour lui montrer leur appui. Sur cette note positive, je vous souhaite de passer une excellente fin de semaine! ;)

20 mars 2007

Veille de printemps timide...

Demain c'est le printemps et c'est maintenant que le temps se met à cailler à Paris! J'ai même vu quelques flocons hier. Brrr... En tout cas, le mois de mars avance bien et dans 11 jours mon rythme de vie se calmera un peu. En attendant, je vous mets ici un lien vers un texte amusant sur les chats - que j'adore, mais ça, vous le savez déjà. C'est le Traité de l'humain à l'usage des chats. Bonne lecture et bon printemps! :)

15 mars 2007

Concert de Polnareff du 13 mars 2007

Je suis sortie de Bercy enchantée par mon premier concert de Michel Polnareff, mais ce n'était pas comme si je découvrais un artiste extraordinaire. Le concert lui-même était impeccable, présenté avec de brillants musiciens, d'excellentes choristes et de très beaux effets de lumière, et la performance du célèbre chanteur aux lunettes blanches surdimensionnées et à la tignasse blonde frisée était tout à fait correcte (même si sa voix a tout de même eu besoin de deux chansons pour se réchauffer et qu'il a évité les notes suraiguës dans Lettre à France et Goodbye Marylou). Cependant, plutôt que d'avoir assisté à un concert, j'ai eu l'impression d'avoir eu la chance d'entrer dans une machine à remonter le temps - très bien huilée, merci - et d'avoir vu, entendu et senti ce que cet artiste devait représenter dans les années 60-70 .

En fait, on dirait que tout ce beau monde s'était déplacé non pas pour assister à un concert, mais pour aller voir une légende... vivante, mais pas loin d'être empaillée. Car il est tout de même prodigieux qu'un artiste qui n'a rien produit de vraiment emballant depuis 30 ans et qu'on n'a pratiquement pas vu au cours des trois dernières décennies puisse remplir 10 fois (plus deux autres fois en juin) une salle de 17 000 places à Paris et avoir tellement de succès en tournée que plusieurs de ses concerts régionaux donneront lieu à des supplémentaires. C'est aussi incroyable qu'il puisse réunir dans une même salle trois générations de fans, dont la plupart n'étaient même pas nés lorsqu'il a quitté la France et s'est retiré de la scène artistique.

J'aime le répertoire du Polnareff ancien et j'admets que cet artiste important et original exerce encore une influence sur la musique populaire en France, mais il faut bien dire que son concert de retrouvailles était résolument tourné vers le passé et la nostalgie, même s'il a présenté tous ses succès dans une orchestration nouvelle qui leur donnait une saveur différente. Je pense par exemple au Bal de Laze, devenu une pièce rock qui fait hurler la guitare électrique. En l'écoutant, je me suis dit qu'un album concept autour du Bal des Laze, dans la mouture de Sgt. Pepper's des Beatles, ça aurait été absolument génial en 1968. Oui, mais nous sommes en 2007, et les deux ou trois pièces du Polnareff nouveau, qui sonnent comme dans les années 80, m'ont laissée indifférente.

De toute façon, le public ne demandait qu'à revivre (ou à expérimenter) une certaine époque et à s'amuser avec lui. Il faut dire que la communion entre Polnareff et ses fans, favorisée depuis de nombreuses années par son site Web, http://www.polnaweb.com/, est impressionnante et que tout le monde s'est effectivement bien amusé, y compris Polna, notamment pendant la pièce western Y a qu'un ch'veu (sur la tête à Matthieu), qui pourrait presque être une toune de Tex Lecor par l'esprit. Le concert s'est terminé sur On ira tous au paradis alors que des milliers de papillons d'aluminium en forme de lunettes tombaient du plafond. C'est vrai qu'on n'était pas loin du paradis et de la jeunesse retrouvée...
En voici un petit extrait ici.

11 mars 2007

Paris Plage...

Il faisait un temps splendide à Paris aujourd'hui et je suis allée marcher avec Marie le long de la Seine. J'en ai profité pour prendre quelques photos, qui montrent la crue printanière.

Alors, l'eau est-elle bonne?

Piste navigable

Sérénade à la trompette


Paris Plage...

09 mars 2007

Pause Mars


Juste pour vous dire que je fais une pause de bloguage pendant le mois de mars en raison de mes obligations professionnelles et personnelles actuelles. Bref, je n'ai pas le temps d'écrire régulièrement dans mon blogue jusqu'en avril.

Toutefois, d'ici-là j'écrirai peut-être un billet de temps en temps pour souligner un événement spécial. À plus tard!

P.S. À mes lectrices en Écosse : Est-il vrai que les Écossais adorent manger des barres Mars frites? Je n'ose imaginer le nombre de calories de cette spécialité... ;)

05 mars 2007

Tous aux abris ou au concert?

J'ai un afflux inhabituel de visiteurs intéressés par deux sujets :

1) Ils cherchent des critiques et sont curieux de savoir si Michel Polnareff s'est planté ou s'il vaut la peine de dépenser autant pour aller le voir, car les billets ne sont pas vraiment donnés! Je crois que c'est aussi cher de voir Polnareff que Madonna. Personnellement, je préférerais payer moins mais je pense que ça le vaut bien. C'est un concert historique et monsieur P. semble en pleine forme. :)

2) Ils se renseignent sur les abris anti-atomiques. Signe des temps incertains et de l'inquiétude croissante des gens face à la violence dans le monde ou naissance d'une tendance pour la néo-archéologie? Je vous laisse répondre...

En parlant de vieux tubes (ou de vieilles tounes, selon le continent) de Polnareff et de néo-archéologie, j'ai ressorti cette photo de mon album. Elle date de l'époque de La poupée qui fait non et je crois que je danse sur la photo. Remarquez le tourne-disques, la machine à écrire, la télé sur pattes, le prélart à imprimé de moquette... Le tout ferait bonne figure dans un musée. ;)

Le fauteuil qu'on voit à droite était vert, sa texture, douce, et son dossier, semi-circulaire. Il avait aussi la particularité de pouvoir tourner et je me souviens de m'être très souvent donné le tournis et un mal de coeur en m'amusant à tourner dedans le plus vite que je pouvais.

02 mars 2007

Polnareff en concert!

Mise à jour : Pour lire la critique du concert proprement dite, c'est ici.

J'ai mis la main sur un billet pour aller voir Michel Polnareff en concert à Bercy le 13 mars. C'est la joie!

Aller voir et entendre en personne ce chanteur phénoménal qui représente pour moi beaucoup mieux la France que Johnny Halliday viendra enrichir de beaucoup mon expérience française. Franchement, je ne pouvais pas passer à côté, même s'il a 63 ans et ne fait plus rien de neuf depuis de nombreuses années! Brillant musicien et compositeur, mélodiste génial et provocateur hors pair, les jolies fesses de Polnareff sur une affiche lui ont valu beaucoup de problèmes juridiques qui, combinés à une fraude fiscale dont son administrateur était responsable, l'ont amené à s'exiler aux États-Unis en pleine gloire, en 1973, pour ne revenir chanter en France que 34 ans plus tard.

D'ailleurs, une des toutes premières chansons de Polnareff, La poupée qui fait non, constitue mon plus vieux souvenir musical. J'ai une tante, Coco, qui la chantait à la guitare et je l'accompagnais à la «batterie» en tapant avec une baguette sur l'envers d'un petit tiroir de bois. Je devais avoir 3 ans... Toutefois, au Québec, cette chanson a été popularisée par le groupe Bruce et les Sultans, dont voici un extrait :
(Papy, clique deux fois sur la flèche pour écouter la vidéo)




Ma chanson préférée de Polnareff, c'est Lettre à France, qui parle de son exil en Amérique. Son «tu es à 6 heures de moi» a le don de m'émouvoir jusqu'aux larmes, surtout depuis que je vis sur l'autre continent.