30 novembre 2006

La vénerie


Quand je vais manger seule au restaurant, il arrive souvent qu'un autre client seul, placé comme par hasard à la table à côté de la mienne par les bons soins de Patrick, mon bistrotier de quartier préféré, se mette à discuter avec moi. Hier soir, j'ai été initiée à la vénerie - ou chasse à courre - par mon distingué voisin de table, un monsieur d'une soixantaine d'années à l'allure toute mitterandienne.

D'abord je lui explique que je suis contre la chasse, car j'aime les animaux vivants et je ne comprends pas qu'avec l'élevage des bovins et la disponibilité de la viande on s'en prenne encore aux animaux sauvages. Je lui sors donc mon imagerie canadienne du chasseur en chemise à carreaux qui s'amuse, entre deux caisses de bière, à aller dans le bois pour tirer avec une arme super sophistiquée sur des animaux en vue d'aller se pavaner en ville, une tête de chevreuil attachée sur le hood de son char*.

Sa revue La Vènerie à la main, mon pseudo-aristocrate de voisin m'explique alors que la chasse à courre est vieille de 2000 ans mais a été transformée en art par François 1er et que loin d'être un trip de colon, c'est une pratique séculaire française noble et écologique. Rien de moins!


Un équipage de veneurs en tenue de chasse traditionnelle

En gros, la vénerie consiste à poursuivre un animal sauvage (traditionnellement cerf, sanglier, renard ou lièvre) avec une meute de chiens, jusqu'à sa prise éventuelle. Les chasseurs (appelés veneurs - d'où le terme «sauce Grand Veneur»), montent habituellement à cheval pour suivre les chiens, qui sont en fait les vrais chasseurs grâce à leur odorat et à leur instinct naturel de prédateur. L'homme n'est là que pour assister les chiens et mettre à mort l'animal, sans arme à feu.

Ce mode de chasse repose sur la connaissance des animaux et la science du chien, qui s'apprennent sur le terrain au prix d'une longue expérience et se transmettent de génération en génération.

Si l'animal traqué est pris, les veneurs sonnent l'hallali à l'aide d'une trompe, qui annonce la mort. L'animal de petite taille est tué par les chiens et celui de grande taille, comme le cerf, par un homme seul (le piqueux) armé d'une dague.

Le cerf traqué, épuisé par la courre, est prêt à charger l'homme qui va le tuer

J'avoue que cette forme de chasse me paraît correcte, car l'animal chassé a de bonnes chances (environ 4 sur 5) de s'en tirer grâce à sa ruse et à son agilité et les chiens pistent généralement une proie qui leur paraît faible, ce qui est tout à fait naturel et bon pour l'espèce. J'ai aussi souligné à mon voisin de table le fait que les hommes d'aujourd'hui ont du mal à exprimer leur virilité et leur atavisme de prédateur dans un monde devenu un peu trop politiquement correct et aseptisé. En attendant que l'on reconnaisse ce phénomène, les plus idiots se défoulent dans le hooliganisme, notamment.

En passant, il est intéressant de noter que de nombreuses expressions tirées du vocabulaire de la vénerie sont restées dans la langue contemporaine : donner le change, sonner l'hallali, marcher sur les brisées, être aux abois, à cor et à cris, etc.

*Avez-vous vu comme je sors mon québécois et mon franglais lorsqu'un sujet m'horripile? :)

28 novembre 2006

Le parfum


Qui n'aime pas les parfums? Que ce soit celui d'une bonne tarte aux fraises maison, celui des lilas après une courte averse ou celui qu'a concocté le plus grand «nez» du monde, les parfums font toujours naître des émotions et jaillir des souvenirs qui peuvent remonter aux toutes premières années de notre vie. Ne dit-on pas d'une personne qu'on n'aime pas qu'on ne la «sent» pas?

L'odorat est le plus archaïque, le plus énigmatique, le plus instinctif et le moins connu de nos sens. La plupart des êtres vivants sont sensibles aux odeurs et aux parfums. Notamment, qui n'a pas remarqué que le chat, ce grand épicurien raffiné, va toujours s'installer sur la pile de linge qu'on vient de laver ou sur (ou même dans!) les draps qui ont séché dehors, sur la corde à linge, et qui sentent si bon?

Je dois me confesser ce soir : j'ai eu le malheur d'acheter un ensemble d'échantillons de parfum Amouage (qui signifie «vagues» en arabe, comme dans «vagues d'émotions»), créé par Guy Robert - considéré comme le plus grand parfumeur français vivant - pour Son Altesse Sayyid Hamoud al bu Said d'Oman, désireux de rétablir le grand art de la parfumerie arabe. Autrement dit, on prend un génie du parfum, on lui donne un budget illimité et on le «lâche lousse» dans les huiles essentielles d'Orient pour qu'il crée des chefs-d'oeuvre de subtilité olfactive pour hommes et femmes.

Le résultat m'a fait craquer. Je passe mon temps à me sentir les poignets, c'est grave! Il devrait y avoir «Une seule goutte peut créer une dépendance» écrit sur la boîte. Et le parfum pour hommes donne envie de faire comme font les princes dans les contes de fées pour trouver leur princesse. Mais au lieu de chercher à assortir un soulier de vair ou une bague en vermeil à une femme unique, une femme pourrait partir à la recherche de l'homme à qui ce parfum convient parfaitement! Quant à moi, je pense avoir trouvé le parfum qui me transforme en Cendrillon.

Le seul problème? Amouage se décrit comme le parfum le plus précieux du monde. Et qui dit «précieux» dit dispendieux, évidemment. Ce parfum n'est vendu de par le monde que dans une poignée de grands magasins tels que Saks ou Harrods, et les bouteilles de parfum elles-mêmes sont en cristal décorées d'or ou d'argent. *Soupir* Il est minuit et mon carrosse vient de se changer en citrouille...

25 novembre 2006

Amsterdam

La fille au chat

Visiter Amsterdam après avoir vu Bruges, c'est comme boire du Baby Duck - un vin mousseux ontarien imbuvable lancé dans les années 70 au Canada - après avoir bu du champagne. Ça goûte cheap. Amsterdam est néerlandaise et Bruges est belge, mais toutes les deux sont des villes à canaux. La première est une capitale branchée peuplée de jeunes cadres dynamiques à bicyclette et de hippies sur le retour et la seconde, une petite ville de province tranquille à la population vieillissante. Pourtant, j'ai nettement préféré Bruges à Amsterdam.

Le Théâtre Tuschinski, magnifique exemple d'architecture Art Déco et son visage féminin, au centre, qui rappelle le stylisme du film Métropolis


L'entrée du Théâtre Tuschinski

C'est le côté vieille pute variqueuse sollicitant le chaland pour pas cher qui m'a un peu dégoûtée à Amsterdam. Bien sûr, Amsterdam c'est le paradis du fumeur de cannabis et celui du consommateur de filles en vitrine, mais c'est aussi le royaume des magasins bas de gamme, genre Dollarama ou Tout à 10f, et du fast-food. Je n'ai pas pu compter combien de MacDonald faisaient la guerre aux Burger King tellement il y en avait tous les coins de rue!

Péniches et canard

Heureusement, j'ai vu quelques magnifiques exemples d'architecture Art Déco, comme le Théâtre Tuschinski, mais l'ensemble architectural de la ville est un peu quelconque et pas très harmonieux. De toute façon, on voit ce type de maisons flamandes à pignons à redents (en escalier) du Nord de la France (Lille) aux Pays-Bas en passant par la Belgique, et les canaux d'Amsterdam ne m'ont pas inspirée outre-mesure.

Calèche

En fait, j'ai trouvé que les quelques canaux de Bruges et même de Little Venice, à Londres, avaient plus de charme et de caractère que les nombreux canaux d'Amsterdam.

Petite pause au bord du canal

J'allais oublier de parler du Musée Van Gogh, à voir absolument. On peut facilement y passer une demie-journée sans s'ennuyer. Lorsque j'y étais, j'ai eu la surprise d'arriver face à face avec un sosie de Van Gogh : même visage émacié, même yeux d'aquarelle, même barbe rousse. C'était hallucinant! :)

Cracheur de feu

Par ailleurs, la bicyclette est reine, à Amsterdam. On en voit des centaines sur les routes ou garées un peu partout, et même les gens d'affaires en costume-cravate et serviette de cuir l'utilisent pour leurs déplacements, cellulaire à la main.

Cellulaire au guidon...

La nuit, la ville est très bruyante et les fêtards font l'apologie de la société de consommation à outrance. Pour certains, Amsterdam est un symbole de liberté et de tolérance, car la consommation de drogues et la prostitution sont légales et donc bien encadrées (ce qui les rend acceptables pour plusieurs), mais pour moi elle évoque l'insoutenable légèreté de l'être...

Vieille péniche

24 novembre 2006

Musiciens de rue


Je vous en avais parlé il y a peu dans ce billet, eh bien ils sont passés cet après-midi. Beaucoup moins nombreux que d'habitude, mais comme il pleut...

Maintenant, j'attends que mon aiguiseur de couteaux repasse dans ma rue pour le faire poser pour la postérité. ;)

23 novembre 2006

Clubs londoniens

Je ne reprendrai l'Eurostar vers Londres que dans une semaine, mais je suis déjà en train de préparer mon programme de sorties pour mon prochain séjour. Jusqu'ici, j'ai un concert d'Ennio Morricone (oui oui, le compositeur des musiques de film de Sergio Leone!) le samedi soir, une visite de Guildford le dimanche durant la journée et une séance de patinage à Sommerset House en soirée, une réunion du club de lecteurs de Londres (London Book Club) le lundi soir, suivie d'une petite fête dans un pub. Je fais relâche pour quelques soirées, mais j'aurai peut-être un couscous party chez UmZayd en compagnie de la célèbre Caroline à Londres, j'irai sans doute à York vendredi et finalement j'assisterai à un concert de Noël à l'église St. Martin-in-the-Fields samedi soir. Ouf!

À propos de Book Club, les Anglais ont souvent besoin de donner un cadre formel (dont le plus connu est le pub) à leurs rencontres sociales car ils manquent d'aisance en société, aussi Londres regorge de toutes sortes de clubs auxquels les gens peuvent s'inscrire pour rencontrer de nouvelles personnes et se donner une vie sociale autour d'un thème qui les intéresse.

Je vous présente ici quelques-uns des 388 clubs londoniens répertoriés. Certains vous feront sans doute sourire...

Ghost Towns Meetup Alerts - Les coureurs de villes hantées...
Hermit Meetup Alerts - Un club d'ermites! Comment est-ce possible?
Long Distance Relationship Meetup Alerts - Le club des gens qui entretiennent des relations à distance : les réunions se font par téléconférence?
The London Ex-Jehovah's Witness Meetup Group (45 membres) - Le club des ex-témoins de Jéhovah : Rendez-vous dans un cadre de porte!
The London Procrastinators Meetup Group (26 membres) - Un club pour procrastinateurs? Les réunions sont toujours remises à plus tard!
The London Vampire Meetup Group (549 membres) - Le club des vampires de Londres est en pleine campagne de recrutement : on a besoin de sang neuf!
The London Chihuahua Meetup Group (136 membres) - Un club de propriétaires de chihuahas... mais de quoi peut-on bien discuter pendant deux heures?
The London Expat Canadian Meetup Group (39 membres) - Les Canadiens sont là!
The London Harry Potter Meetup Group (70 membres) - Les fans d'Harry Potter cherchent toujours Voldemort
Druidcraft 30+ (3 membres) - Un club sur le druidisme présidé par Panoramix
The Wiccan's and Witches' Meetup Group (57 membres) - Un club de sorcières : des réunions où les balais volent bas!
Growing Older Disgracefully! - Le plaisir de vieillir mal... On ne précise pas le nombre de membres, si membres il y a!

22 novembre 2006

Taormine et l'Etna


Le théâtre grec de Taormine, encore utilisé de nos jours pour certains concerts

Après tous ces débats, détendons-nous un peu en allant faire un petit tour en Sicile, ce magnifique caillou volcanique auquel l'Italie donne un coup de botte. La Sicile est comme un livre de pierre dans lequel est inscrite l'histoire de l'Occident, car toutes les grandes cultures qui ont façonnée notre civilisation - grecque, romaine, byzantine, mauresque, normande - y ont laissé leur trace. Les ruines grecques sont même en meilleur état en Sicile qu'en Grèce!

Taormine est une jolie petite ville balnéaire perchée sur une falaise. Au XVIII et au XIXe siècles, elle faisait partie de la visite «obligée» de l'Italie qu'on avait baptisée «Le Grand Tour». Ainsi, Goethe, Stendhal, Dickens, Montesquieu, Taine, Byron, Shelley, Dumas effectuèrent ce voyage, ainsi que toute la jeunesse européenne cultivée, pour laquelle parcourir la péninsule signifiait compléter ses connaissances et fréquenter une sorte de grande université de plein air. C'est d'ailleurs à Taormine que D. H. Lawrence a eu l'idée d'écrire L'Amant de Lady Chatterly.

Vue sur la mer du haut de la falaise

Aujourd'hui, à l'instar de certaines villes d'Italie comme Capri et Portofino, Taormine est plutôt une destination touristique haut de gamme, réservée aux touristes fortunés et aux célébrités. Mais il y a de tout en Sicile : de très beaux endroits méconnus et pas cher et de très beaux endroits célèbres et cher. Je me tiens surtout dans la première catégorie d'endroits, mais une visite de Taormine s'imposait tout de même. ;)


Petite place fleurie devant l'église

On s'étonne de voir autant de fleurs sur cette terre aride et pierreuse, mais Taormine est un peu comme un jardin suspendu entre ciel et mer. Je m'y suis promenée par un temps de canicule, mais j'ai heureusement pu manger une bonne gelato (glace italienne) pour me raffraîchir. D'ailleurs, la crème glacée a été importée pour la première fois en France en 1660 par des Italiens, puis a cessé d'être un plaisir réservé à la cour en 1686, lorsque Procopio dei Coltelli, un Sicilien, ouvrit le premier café parisien : le Procope, toujours ouvert.

Charmante ruelle, toujours fleurie

Vue sur la baie de Mazzarò

C'est dans cette partie de la Sicile qu'on perçoit le mieux l'accent imité par Marlon Brando dans Le Parrain. Les gens semblent être naturellement sérieux, mais je les ai trouvés très sympathiques et serviables. J'étais en voiture avec un groupe de voyageurs et lorsque nous avons eu du mal à trouver le chemin d'accès à l'Etna, des gens à moto ou à pied n'ont pas hésité à s'arrêter et même à faire demi-tour pour venir nous renseigner.

On remarque les influences normande (créneaux, fenêtres) et arabe (ornementation au-dessus des fenêtres) dans l'architecture de ce bâtiment

Je n'aurais certainement pas manqué d'aller faire un petit tour sur l'Etna, un énorme volcan (le plus grand d'Europe) plutôt actif (la dernière éruption remonte à juillet 2006, deux semaines après mon passage). En fait, le mont Etna est tellement gros qu'on n'a pas l'impression d'être sur une montagne lorsqu'on s'y promène car on n'en voit pas distinctement les limites, et ce volcan, s'il a tout de même une forme conique vu de loin, possède plusieurs bouches d'où la lave peut s'échapper.

Le cratère en noir est l'une des bouches de l'Etna

Notez la richesse des couleurs de la pierre, refondue maintes fois puis oxydée.

Que de nuances de couleurs dans ce morceau de lave!

Finalement, la Sicile est une destination touristique très intéressante dont je reparlerai plus tard, lorsque nous visiterons Palerme et le nord de l'île.

21 novembre 2006

Les Français au Québec, prise 2

Bon, la discussion sur les Français au Québec semble repartie de plus belle. Allez y jeter un oeil, si le coeur vous en dit encore...

On a eu la visite du responsable d'immigrer-contact.com. Enfin, juste le temps de copier-coller son post. Je crois qu'il n'a pas compris qu'on s'insurgeait contre le mépris affiché à l'égard des Québécois, qui ne sont pas responsables du foirage de l'immigration des Français au seul Club-Med francophone en Amérique du Nord (là, je sens que je commence à m'énerver...), par la majorité des intervenants du site et non pas contre leurs critiques, à moitié justifiées...

Où sont les femmes?


Tiens, aujourd'hui je prends congé et je vous renvoie à l'article de Richard Martineau, avec lequel je ne suis pas toujours d'accord, mais qui exprime aujourd'hui un malaise que je ressens. Bonne journée! ;)

20 novembre 2006

Ma réponse aux Français d'immigrer-contact.com

Voici ma réponse à l'un des nombreux immigrants français qui déblatèrent bruyamment et à tout va sur le Québec sur ce site Web, dans la section Tribune, Un maudit Français qui pue parle du Québec.

Cher chancremou (quel pseudo attirant!),

Je suis d'accord avec ce que vous dites concernant l'évolution intérieure qui découle de l'expatriation et je trouve qu'immigrer donne une chance à toute personne de s'ouvrir l'esprit à d'autres réalités. Malheureusement, ce ne sont pas tous les immigrants qui en feront l'effort, et l'âge n'a rien à voir avec leur capacité d'ouverture. Se dire qu'il est trop tard pour immigrer à 35 ans, c'est ridicule.

Je vous concède également le fait que les Québécois devraient "en revenir" de leur passé de colonisés et s'intéresser davantage à leur avenir. Cette obsession de l'agresseur anglais (qui s'occupe plutôt bien de ses oignons dans les autres provinces) est un problème qui paralyse la société québécoise depuis trop longtemps.

Par ailleurs, je ne suis pas ici pour critiquer les Français par esprit de vengeance, mais plutôt pour tenter d'attirer leur attention sur les responsabilités liées à leur choix d'aller vivre au Québec. J'ose espérer qu'ils n'ont pas décidé de s'expatrier après avoir vu une belle affiche de cabane au Canada dans le métro ou un reportage à teneur touristique. Je crois que leur décision d'immigrer tient plutôt au ras-le-bol des problèmes socioéconomiques français et du marasme dans lequel la France se traîne les pieds depuis déjà de longues années par haine du changement et de la perte d'avantages qui sont d'une époque révolue.

Pour avoir suivi une démarche d'immigration en France, je peux vous dire que les agents français que j'ai rencontrés m'ont sidérée en m'avouant TOUS rêver de s'installer au Québec. Quand je leur demandais pourquoi, aucun ne pouvait me donner une réponse réaliste. Le Québec est un vieux fantasme pour les Français, et leur vision folklorique et fantaisiste de la société québécoise m'a souvent irritée. L'immigré français qui rêve de caribous et de motoneige a toutes les chances de tomber de haut une fois installé chez nous. La faute n'en incombe pourtant pas au Québec.

De plus, je sens chez ces personnes une volonté de fuir un "certain envahissement" par une "certaine population"... Le médecin qui m'a examinée à l'Immigration m'a tenu un discours tellement raciste sur ces "gens qui ne viennent en France que pour faire des bébés" que j'ai cru qu'il me faisait passer un test de tolérance!

J'aimerais tellement vous faire avouer que loin d'avoir été floués par quelques belles affiches, vous êtes venus chercher l'Eldorado au Québec et avez simplement voulu fuir des problèmes qui n'existent malheureusement pas qu'en France. L'immigration peut réellement permettre d'avoir une vie meilleure, mais pas comme l'imaginent bon nombre de vos compatriotes. L'Eldorado, ça n'existe pas.

Le Québec n'est pas un paradis et il faut s'y retrousser les manches. J'ai connu quelques jeunes Français qui ont travaillé dans ma boîte à Ottawa (qui n'est pas au Québec, n'est-ce pas?), et ils étaient tous rebutés à l'idée de commencer au bas de l'échelle (comme tout le monde, quoi) et de faire leurs preuves avant d'avoir droit à un meilleur salaire. Aucun n'aurait eu l'idée d'aller discuter d'un problème avec la patronne. Ils préféraient tous "mémérer" dans son dos. Il faut savoir qu'au Québec, les classes sociales sont moins étanches qu'en France et qu'il y a toujours moyen de moyenner lorsqu'on ne prend pas les gens pour des cons.

Par ailleurs, la mondialisation est une réalité et les problèmes ont tendance à se mondialiser eux aussi. Le Québec ayant une capacité économique moindre que la France mais ayant eu la volonté d'affronter les problèmes liés au vieillissement de la population environ 15 ans avant la France, vous risquez simplement d'assister chez nous à la projection en avant-première de ce qui vous attendra en France dans quelques années (je pense notamment aux services de soins de santé de moins bonne qualité) si vous décidez d'y rentrer...

19 novembre 2006

Drainspotting

En voyage, nous aimons avoir l'oeil ouvert et remarquons souvent plein de petites choses anodines auxquelles les habitants du pays visité n'ont peut-être jamais porté attention eux-mêmes. Lors de mon premier voyage en France, les premiers petits détails qui m'ont frappée, c'est la diversité des modèles de toilette et l'utilisation presque généralisée du papier de toilette rose!


SPQR dans Astérix
SPQR sur une plaque d'égout à Rome

Par exemple, un ami qui m'accompagnait à Rome s'est mis à regarder une plaque d'égout et m'a fait remarquer qu'elle portait l'inscription SPQR, comme dans Astérix! Ils sont fous, ces Romains! En fait, SPQR est la devise de Rome et veut dire Senatus PopulusQue Romanus, ou le Sénat et le peuple romain, mais cela nous a bien fait rire.

Plaque d'égout à Amsterdam

Lors d'un voyage à Amsterdam, toujours en compagnie de cet ami, les plaques d'égout nous ont encore fait rire. Vous savez ce qui est inscrit sur les plaques d'égout de cette ville libérée qui a notamment légalisé la prostitution? XXX...

Ci-dessus, voici une plaque d'égout photographiée à Arcueil, en banlieue de Paris. La plaque est sans doute verrouillée pour empêcher un gros monstre vert nourri à la kryptonite de s'en échapper...

Enfin, en faisant une petite recherche dans Internet, j'ai appris que des voyageurs se font même collectionneurs de photos de plaques d'égout du monde entier, ce qui est sans doute plus intéressant et représentatif que les collections de petites cuillères bon marché toutes faites en Chine. Plusieurs sites Web, dont celui-ci et celui-là, présentent des collections fort exhaustives et agréables à regarder, et des pays tels le Japon sont même de vrais artistes de la plaque d'égout.

Plaque d'égout à Osaka, au Japon

J'ai également vu un site Web canadien-anglais entièrement consacré aux plaques d'égout qui affirme avoir dû déménager car l'hébergeur le trouvait trop populaire et gourmand en bande passante! Finalement, peut-être que j'aurais dû commencer une collection de photos de toilettes...

18 novembre 2006

Deux semaines chez les passeurs de lumière


Cathédrale de Salisbury, en Angleterre

Les passeurs de lumière. C'est ainsi qu'on appelait respectueusement les maîtres-vitraillistes des cathédrales au Moyen Âge. Comme je m'intéresse depuis plusieurs années au vitrail - que j'ai maintenant la chance d'admirer ailleurs que dans les livres - et que j'ai suivi une formation professionnelle de vitrailliste à Paris, j'ai eu l'audace de chercher un stage de travail non dans un atelier, mais directement sur un chantier de cathédrale : le fantasme ultime du vitrailliste. Et j'ai trouvé!

Échafaudages sur lesquels j'ai travaillé dans le cadre de la restauration des vitraux de la salle capitulaire (où se trouve la Magna Carta) de la cathédrale de Salisbury

Ma demande de stage a été acceptée à la cathédrale de Salisbury, en Angleterre. Cette cathédrale, bâtie au XIIIe siècle, est la plus haute en Europe du Nord et l'une des plus belles en Angleterre. En septembre 2005, j'ai donc passé deux semaines à l'atelier permanent de la cathédrale, où j'ai appris à travailler sur des échafaudages en oubliant ma peur des hauteurs, à déposer des vitraux (les retirer des fenêtres), soigneusement numérotés au préalable et inscrits sur les plans, à les restaurer et à les remettre en plomb.

Dépose des vitraux de la rosace, sur le palier le plus élevé des échafaudages. L'armature en métal est l'originale (ce qui est rare) et date donc du XIIIe siècle.

D'abord, petite déception : les vitraux du Moyen Âge ont presque tous été détruits, non par une guerre ou un incendie, mais par l'architecte attitré à la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, qui les trouvait trop abîmés et surtout pas assez au goût du jour. Quelle catastrophe! On m'a raconté que parmi les rares vitraux médiévaux qui subsistent à la cathédrale, on trouve surtout des anges... car des gens les trouvant jolis les ont récupérés au dépotoir et leurs descendants les ont par la suite offerts à la cathédrale, à la demande d'un architecte plus avisé que le précédent. J'ai donc travaillé à la restauration de vitraux d'environ 130 ans. Au fond, j'avais juste un peu moins peur de casser une pièce. ;)

Le diable, original du Moyen Âge. Il y a toujours un diable dans les vitraux d'une cathédrale. Celui-là se trouve à la hauteur des combles et n'est pas visible de la nef.


Des anges, sauvés de la destruction

J'ai aussi effectué des travaux de conservation. Autrement dit, j'ai nettoyé à la ouate et à l'eau distillée des vitraux situés à la hauteur du triforium, c'est-à-dire au dernier étage de la nef, qui n'est pas accessible au public. C'était assez impressionnant car il fallait porter un harnais rattaché à un filin d'acier en cas de chute! C'est aussi là que je me suis aperçue que la fumée d'encens et de quelques bougies, même dans un aussi grand espace, c'est vraiment salissant.

Le triforium. Il fallait marcher derrière les petites colonnes puis encore grimper une petite échelle pour se rendre aux vitraux.


Surtout, ne pas regarder en bas...

Moi, en train d'enlever le mortier au ciseau pour libérer les vitraux enchâssés dans la pierre. C'était émouvant et intimidant de travailler sur de la pierre taillée au Moyen Âge.

Le travail du vitrailliste est beaucoup plus physique et éprouvant que je ne l'avais imaginé, car il faut souvent travailler dehors par n'importe quel temps, grimper des échelles, casser du mortier dur comme du ciment au ciseau, soulever des vitraux lourds et surtout ne pas les faire tomber!

Une machine qui date de l'époque victorienne transforme les lingots de plomb pur à 99% en baguettes, dont on peut régler les dimensions. C'est aussi facile que de faire des spaghettis. Les chutes de plomb sont toutes récupérées et refondues. L'atelier n'a pas besoin de racheter de plomb depuis 25 ans!

Le travail en atelier est un peu plus reposant. Il s'agit d'abord de faire un tracé - avec une sorte de pierre à cirer les chaussures (!), beaucoup moins coûteuse et plus facile à utiliser que ce qu'on utilise en France - sur du papier calque, pour bien noter la position des pièces, et de déplomber les vitraux mouillés (pour éviter de soulever des poussières de plomb oxydé, très toxiques) à l'aide d'une pince.

Selon leur valeur artistique, on remplace ensuite les pièces cassées en en coupant de nouvelles (coupe à l'anglaise, différente techniquement de la coupe française) ou on les restaure en les soudant au ruban de cuivre (comme sur les lampes Tiffany). Les quelques travaux de peinture sur verre étaient naturellement confiés à un peintre-vitrailliste expérimenté.

Un petit vitrail que j'ai restauré. À noter la flamme du fer à souder au gaz...

Finalement, il faut replomber les pièces et les souder pour ensuite nettoyer toute trace de suif (ce qui a l'air d'une chandelle sur la photo et sert à faire prendre les soudures) afin d'empêcher la croissance de champignons microscopiques. Mes deux semaines se sont passées dans la bonne humeur, sur fond de musique et beignets et chocolats pour tout le monde à la pause-thé. J'ai vraiment adoré cette expérience de travail et j'en garde un souvenir impérissable.

17 novembre 2006

Accommodements raisonnables?

Ces jours-ci on entend beaucoup parler de la difficulté d'interpréter ce que sont les accommodements raisonnables au Québec, notamment.

Des juifs hassidiques incommodés par la vue de personnes - dont des femmes évidemment - qui s'entraînent ont demandé à ce que des vitres teintées soient posées dans le gymnase d'un YMCA voisin. Le YMCA a acquiescé, privant ainsi les sportifs de la lumière du jour. C'est bizarre, il y a plusieurs juifs hassidiques dans mon quartier et ils n'ont jamais rien demandé à personne - surtout pas ce que ceux d'Outremont ont osé demander jusqu'en Cour supérieure! Le Y est-il allé trop loin dans sa volonté d'accommoder les voisins? Perdons-nous de vue le gros bon sens?

On apprend aussi qu'à Montréal, pendant un an, les femmes qui le désiraient n'ont pas pu suivre leurs cours prénataux au CLSC de leur quartier avec leur mari ou leur conjoint, car cela déplaisait à quelques femmes musulmanes, sikh ou hindoues. Ces couples ont dû se rabattre sur le CLSC d'un autre quartier et débourser 50$ pour se préparer ensemble à la naissance de leur enfant. Ces accommodements étaient-ils vraiment raisonnables?

Que dire des hommes musulmans qui refusent que leur femme se fassent soigner par un homme, mettent en danger la vie de leur femme et agressent même le médecin qui ose faire son devoir? Jusqu'où ira-t-on pour acheter la paix sociale et contenter les minorités, de plus en plus exigentes et multiples?

Je remarque pourtant que la grande majorité des problèmes liés à l'application du principe d'accommodement raisonnable à des croyances religieuses ont un point commun : le refus d'admettre l'égalité entre les hommes et les femmes. Dans les cas qui ont posé problème, la femme est perçue comme une tentatrice, un être impur et inférieur qu'il faut soustraire à tout prix - c'est-à-dire au prix de la liberté de la femme - à la vue des hommes, qui par déduction sont des êtres faibles, incapables de réfréner leurs pulsions sexuelles. Quelle vision réductrice de l'homme et de la femme!

Nous vivons dans une société multiethnique et multiculturelle et il est tout à notre honneur de prôner des accommodements raisonnables de façon à éviter de léser les libertés individuelles. Toutefois, je pense que la liberté et l'égalité de l'homme et de la femme, qui n'ont plus à être débattues ni interprétées, car ces valeurs, acquises après un long combat contre l'ignorance, sont maintenant des valeurs fondamentales de notre société, devraient toujours primer sur les croyances religieuses, qui reposent en majorité sur des interprétations machistes de textes anciens pas toujours très clairs. Répondre à des exigences intégristes ne ferait qu'accentuer la marginalisation d'une partie de la société et exacerber les problèmes.

Au fait, un détail m'a troublée lorsque j'ai fait ma recherche pour écrire ce billet. Ça veut dire quoi, YMCA? Eh bien les sites du YMCA du Canada ou de celui du Grand Montréal n'en donnent pas du tout la signification, figurez-vous. L'organisation a certainement beaucoup évolué depuis sa fondation, mais YMCA veut tout de même dire Young Men's Christian Association ou, en français, l'Union chrétienne de jeunes gens. Ben oui. Est-ce si honteux d'admettre les racines chrétiennes du Y? C'est tristement symptomatique de notre difficulté à être tolérants tout en nous assumant en tant que civilisation judéo-chrétienne, je trouve...

16 novembre 2006

Un anniversaire royal pour Flook la chatte

La jubilaire aux pattes de velours et les bons voeux de Buckingham Palace

Un petit billet tout léger pour aujourd'hui...

Chris Evans, de Windermere, en Angleterre, a écrit à Buckingham Palace pour faire savoir à la reine que sa vénérable chatte birmane, Flook, s'apprêtait à célébrer son 100e anniversaire de naissance en années de chat (soit environ 22 ans en années humaines). M. Evans a envoyé sa lettre un peu pour s'amuser, car l'honneur de recevoir un télégramme officiel de la reine pour souligner l'anniversaire des centenaires revient naturellement aux humains et pas aux animaux mais, à sa grande surprise, Liz a semble-t-il fait entorse au protocole et la centenaire moustachue a reçu son télégramme de félicitations officiel, signé de la main de Sa Majesté.

On sait que la reine aime beaucoup les animaux, mais peut-être a-t-elle aussi un sens de l'humour méconnu...

Pour la source, cliquer ici.

15 novembre 2006

Comme dans un film de Kusturica


Je vis dans un quartier du 19e arrondissement à la fois tranquille et populaire. Tranquille parce qu'on s'y sent en sécurité, malgré les tours HLM de la Place des Fêtes, non loin derrière, car toutes sortes de gens différents s'y côtoient sans trop de problème - Africains, Serbes, Juifs hassidiques, Maghrébins - et populaire parce que cet ancien quartier des relieurs de Paris est vivant, convivial et animé juste ce qu'il faut.

D'une fenêtre de mon appartement, j'assiste parfois à des scènes surréalistes ou carrément anachroniques. En voici une anthologie :

Sur le trottoir d'en face, un aveugle marche d'un pas mal assuré avec sa canne blanche. Sentant un obstacle, il le tâte, s'aperçoit que c'est un parcomètre, fouille dans sa poche, met de l'argent dedans et puis s'en va!

J'entends la clochette et la voix de l'aiguiseur de couteaux, qui passe trois ou quatre fois par année dans ma rue en tirant son fourbi derrière son vieux vélo. Ils ne doivent plus être très nombreux, les aiguiseurs de couteaux itinérants dans Paris...

Une Algérienne délirait tous les jours dans ma rue d'une voix suraigüe au cours de mes deux premières années ici. Si on la croisait dehors, elle se taisait, le regard vide, ou nous invectivait en arabe, mais si on répliquait en disant bonjour, elle semblait ne pas comprendre qu'on puisse la voir et lui parler. Elle faisait tellement partie du paysage sonore du quartier qu'on s'inquiétait un peu quand on ne l'entendait pas pendant deux ou trois jours. Et puis un bon matin, je l'ai vue dans la rue avec un hachoir à la main. C'est alors qu'ils l'ont embarquée pour de bon.

Ma rue prend aussi des airs de bal gitan lorsqu'un groupe de mauvais musiciens de l'Europe de l'Est y passe en jouant de la grosse caisse, du trombone et de la trompette sur la musique préenregistrée du film Arizona Dream et que nous leur jettons des pièces de monnaie par la fenêtre. Ils jouent horriblement mal, mais c'est si sympathique de les entendre pour quelques minutes et on se croirait dans un film de Kusturica...

14 novembre 2006

St. John's, Terre-Neuve

Signal Hill

Quelques mois avant de quitter le Canada pour émigrer, dans l'avion qui m'emmenait en France pour la xième fois, je me désolais de ne pas mieux connaître mon pays. J'ai alors décidé qu'avant de partir je ferais un saut (mais pas en parachute!) dans une province dont je voyais les contours se dessiner tout en bas, entre les nuages : Terre-Neuve (maintenant appelée Terre-Neuve et Labrador), destination touristique improbable s'il en est.

Je n'aurais jamais pu deviner que mon petit tour chez les Newfies (nos têtes de turc, l'équivalent des Belges pour les Français), à St. John's, me laisserait des souvenirs aussi agréables et impérissables. «Terre-Neuve, c'est un secret bien gardé en fait de paradis», me confiait le chauffeur de taxi qui me conduisait à mon bed and breakfast. D'accord, j'ai gelé comme en hiver malgré le mois de juin bien avancé - ce qui m'a tout de même permis d'admirer les restes d'un iceberg - et il a plu trois jours sur quatre, mais j'ai eu envie de le croire quand j'ai repris mon avion pour le Québec.

George Street, la rue des pubs et des fêtards

D'abord, les gens sont très gentils. On me saluait dans la rue comme si on me connaissait! Et ceux qui aiment la culture anglaise et irlandaise aimeront sûrement St. John's, la ville la plus vieille du Canada et l'une des plus pittoresques, avec ses maisons en rangée en bardeaux de bois colorés, de style Queen Ann. Presque toutes les fenêtres sont décorées de petites pièces de vitrail appelées attrape-soleil et les boîtes aux lettres sont souvent très originales. C'est tout à fait lovely. Les amateurs de pubs y sont également choyés puisque la rue George compte le plus grand nombre de pubs au mètre carré de tout le Canada!

Gower Street

Toutes les rues de la ville ont leur rue homonyme à Londres, et St. John's, comme Londres, a même eu son Grand Incendie en 1892. St. John's a même ses fantômes, et un personnage haut en couleur, Dale Jarvis, anthropologue, conteur et historien, alias le révérend Thomas Wickham Jarvis, vous invite à l'accompagner pour une intéressante marche guidée des endroits hantés de St. John's (pour des raisons qui m'échappent, les anglophones ont des aptitudes à revenir nous hanter après leur mort franchement supérieures à celles des allophones...). Frissons garantis.

Water Street

Terre-Neuve est une province pauvre, mais elle est fière et affiche l'un des taux de criminalité les plus bas du Canada. De plus, son premier ministre millionnaire, Danny Williams, fait figure de héros aux yeux des Terre-Neuviens et l'admiration de bien des gens en versant l'intégralité de son salaire à des oeuvres de charité.

Autre vue de Water Street

Parmi les choses qui m'ont le plus frappées à St. John's, outre l'hospitalité et la chaleur des gens, il y a l'ambiance communautaire qui y règne et la vitalité du milieu socioculturel. J'y ai notamment vu de nombreux ateliers d'artistes et d'artisans qui n'existent pas que pour les touristes. Le sentiment d'appartenance des gens et leur envie de communiquer et de se renseigner sont également évidents et bien représentés dans le magazine local, le Downhome.

La brume se lève dans le port

Les amoureux de la nature sont aussi gâtés, car ils peuvent aller voir baleines, oiseaux de mer colorés et icebergs à quelques minutes de bateau seulement du port de St. John's, et le parc national Gros-Morne, situé à bonne distance de St. John's toutefois, vaut le voyage à lui tout seul, paraît-il.

Ce qu'il reste d'un iceberg à la fin de juin...

Ma photo vous assure que les icebergs sont vraiment d'un turquoise magnifique au ras de l'eau comme sur les plus belles photos du National Geographic, et les baleines, que les guides respectent visiblement en coupant le moteur à bonne distance, ont presque l'air de coopérer pour donner un bon spectacle, car elles ont plongé lentement et majestueusement tout près du bateau, alors que tout le monde avait le doigt sur le déclencheur de l'appareil-photo (mon appareil était plutôt lent!).

Baleine en plongée

Bref, je compte très certainement retourner à Terre-Neuve un de ces jours pour y faire d'autres belles découvertes et je recommande chaudement cette province méconnue comme destination de vacances, même s'il est parfois plus coûteux et difficile de voyager à l'intérieur du Canada que d'aller en Europe.