
Le cortège funèbre, en route vers le premier cimetière d'Athènes, est passé à deux pas de chez moi, sous les applaudissements de la foule. Pour les orthodoxes grecs, le primat Christodoulos est l'équivalent du pape pour les catholiques.

J'ai entendu quelques fidèles, des hommes, hurler leur peine mais aussi des paroles nationalistes...
L'archevêque d'Athènes et primat de Grèce Christodoulos est décédé lundi matin 28 janvier dans sa résidence de Psychiko, près d'Athènes. Soldat de l'orthodoxie et de l'hellénisme, l'archevêque Christodoulos a succombé à l'âge de 69 ans d'un cancer du foie et de l'intestin. Il était considéré comme très populaire dans son pays.
Je ne connais pas suffisamment la vie de l'archevêque et politique grecque pour juger ses idées, mais je crois comprendre que le lien entre la religion et l'identité nationale est très fort (l'Église et l'État sont liés en Grèce) et qu'il a consacré sa vie à protéger et à renforcer ce lien, notamment en luttant en vain contre la suppression de la mention de la religion sur la carte d'identité de ses concitoyens. Disons que je souligne simplement la mort d'un personnage important en Grèce.
Un point culminant de son travail fut la visite du Pape Jean-Paul II en mai 2001 à Athènes, alors qu'aucun pape n'avait foulé le sol grec depuis la séparation des deux Eglises en 1054. Il a également rencontré le pape Benoît XVI au Vatican en 2006.
De plus, dès le début de son mandat, Mgr Christodoulos avait engagé une ouverture remarquée vers les jeunes. Il s’adressait à eux par une expression empruntée à leur jargon : « Vous me faites kiffer! » Il avait aussi dit : « Je vous accepte tous dans l’Eglise, comme vous êtes, en pantalon, en minijupe, même avec des piercings... » En 1998, il avait affirmé qu’il s’approcherait des jeunes « dans la rue, dans les cafés, dans les salles de billard et dans les endroits qu’ils fréquentent ». Un autre moyen de se rapprocher des jeunes était de leur raconter une blague à chaque rencontre avec eux.