
De retour à Paris, j'ai eu envie de vous faire partager mes souvenirs d'un petit voyage entrepris il y a trois ans sur les traces d'un de mes ancêtres normands, parti de Rouen en 1636 pour s'installer à Québec, en Nouvelle-France. Finalement, moi j'aurai suivi une démarche inverse en m'installant en France... *

Plaque commémorative installée dans l'église Saint-Maclou
Rouen est une très jolie ville médiévale située à 135 km à l'ouest de Paris. Contrairement à de nombreuses villes de Normandie pratiquement détruites par les bombardements alliés et allemands - telles que Le Havre, d'où un autre de mes ancêtres a pris le bateau pour la Nouvelle-France - Rouen s'enorgueillit encore de nombreux trésors d'architecture et d'histoire médiévales.
Notamment, la cathédrale Notre-Dame, construite au XIIe siècle, est l'une des plus belles cathédrales que j'ai eu l'occasion d'admirer. En 1892, à l'époque où Monet a peint une trentaine de toiles de la cathédrale pour célébrer sa beauté changeante selon l'heure et la lumière, on pouvait encore en avoir une vue complète. Malheureusement, aujourd'hui la place est enserrée de trop près par des bâtiments pour nous permettre de bien la voir et d'en prendre de bonnes photos.
Rouen est aussi la ville dans laquelle fut brûlée Jeanne d'Arc par les Anglais. En m'y promenant, je n'ai pu m'empêcher de trouver bien ironique la présence de plusieurs pubs de style anglais aux abords de la place du Vieux marché, là où se dressait le bûcher...
Le pub Murphy, l'un des pubs de style anglais (bon d'accord, celui-là est irlandais...) qui donnent sur la place du Vieux marché
Certaines rues ont vraisemblablement gardé l'aspect qu'elles avaient à l'époque où mon ancêtre y vivait. D'ailleurs, de nombreux tournages de films d'époque, dont Les Misérables et Les mystères de Paris (!), ont eu lieu dans cette ville.
Rouen a également été très marquée par la Grande Peste noire de 1348, année au cours de laquelle il a fallu ouvrir un nouveau cimetière, l'Aître Saint-Maclou, pour y enterrer à la hâte dans des fosses communes les Rouennais qui mourraient par milliers. Quoique macabre, la visite de l'Aître vaut vraiment le détour, et l'on peut apercevoir dans une vitrine la momie retrouvée d'un chat - sûrement noir - qui a été emmuré vivant pour éloigner le mauvais oeil.
L'Aître Saint-Maclou et sa galerie (ossuaire)
Têtes de mort et outils de fossoyeurs qui décorent l'Aître Saint-Maclou
*D'ailleurs, j'ai appris que l'ancêtre a eu l'intrépidité de faire plusieurs aller-retours entre la France et la Nouvelle-France, à une époque où les voyages duraient des semaines et où on était juste content d'arriver en vie de l'autre côté de l'océan. À l'avenir, je ne me plaindrai plus de mes 7 heures d'avion. ;)