12 novembre 2006

Rouen

La cathédrale de Rouen, peinte par Monet

De retour à Paris, j'ai eu envie de vous faire partager mes souvenirs d'un petit voyage entrepris il y a trois ans sur les traces d'un de mes ancêtres normands, parti de Rouen en 1636 pour s'installer à Québec, en Nouvelle-France. Finalement, moi j'aurai suivi une démarche inverse en m'installant en France... *

L'église Saint-Maclou, où mon ancêtre a été baptisé

Plaque commémorative installée dans l'église Saint-Maclou

Rouen est une très jolie ville médiévale située à 135 km à l'ouest de Paris. Contrairement à de nombreuses villes de Normandie pratiquement détruites par les bombardements alliés et allemands - telles que Le Havre, d'où un autre de mes ancêtres a pris le bateau pour la Nouvelle-France - Rouen s'enorgueillit encore de nombreux trésors d'architecture et d'histoire médiévales.

Notamment, la cathédrale Notre-Dame, construite au XIIe siècle, est l'une des plus belles cathédrales que j'ai eu l'occasion d'admirer. En 1892, à l'époque où Monet a peint une trentaine de toiles de la cathédrale pour célébrer sa beauté changeante selon l'heure et la lumière, on pouvait encore en avoir une vue complète. Malheureusement, aujourd'hui la place est enserrée de trop près par des bâtiments pour nous permettre de bien la voir et d'en prendre de bonnes photos.

Rouen est aussi la ville dans laquelle fut brûlée Jeanne d'Arc par les Anglais. En m'y promenant, je n'ai pu m'empêcher de trouver bien ironique la présence de plusieurs pubs de style anglais aux abords de la place du Vieux marché, là où se dressait le bûcher...

Le pub Murphy, l'un des pubs de style anglais (bon d'accord, celui-là est irlandais...) qui donnent sur la place du Vieux marché

Certaines rues ont vraisemblablement gardé l'aspect qu'elles avaient à l'époque où mon ancêtre y vivait. D'ailleurs, de nombreux tournages de films d'époque, dont Les Misérables et Les mystères de Paris (!), ont eu lieu dans cette ville.

Une rue du Rouen médiéval

Rouen a également été très marquée par la Grande Peste noire de 1348, année au cours de laquelle il a fallu ouvrir un nouveau cimetière, l'Aître Saint-Maclou, pour y enterrer à la hâte dans des fosses communes les Rouennais qui mourraient par milliers. Quoique macabre, la visite de l'Aître vaut vraiment le détour, et l'on peut apercevoir dans une vitrine la momie retrouvée d'un chat - sûrement noir - qui a été emmuré vivant pour éloigner le mauvais oeil.

L'Aître Saint-Maclou et sa galerie (ossuaire)

Têtes de mort et outils de fossoyeurs qui décorent l'Aître Saint-Maclou

*D'ailleurs, j'ai appris que l'ancêtre a eu l'intrépidité de faire plusieurs aller-retours entre la France et la Nouvelle-France, à une époque où les voyages duraient des semaines et où on était juste content d'arriver en vie de l'autre côté de l'océan. À l'avenir, je ne me plaindrai plus de mes 7 heures d'avion. ;)

11 novembre 2006

Lord Mayor's Show

Carosse doré du Lord Mayor, qui date de 1757

Ce matin, c'était la parade du Lord Mayor de Londres (qui n'est pas le maire, Ken Livingston), organisée pour souligner l'obligation de ce dernier, élu chaque année, d'aller prêter allégeance à la reine. Pour en apprendre davantage sur cette tradition, je vous renvoie au blogue de mon amie Caroline, mais disons que c'est une tradition vieille de plus de 800 ans que les Londoniens sont heureux de respecter.

D'ailleurs, dès 9 h 30 ce matin j'ai rencontré 6 gars du Nord déjà un peu saouls dans le métro. Ils descendaient de Leeds pour venir s'amuser à Londres. Malgré le temps plutôt frisquet qu'on connaissait à Londres, l'un des gars m'a assuré qu'il faisait vraiment chaud ici, comparativement à Leeds.

Fanfare militaire

Une fois mes joyeux compagnons semés, je suis allée rejoindre les spectateurs déjà installés pour assister au défilé auquel participaient des chevaux, des chars allégoriques somptueux, des fanfares militaires et civiles, des chars de l'armée et environ 6 000 représentants de la majorité des métiers traditionnels de Londres, des banquiers aux cordonniers en passant par les peintres et les vitraillistes.

Voilà le poissonier d'un des nombreux marchés de Londres dans son char allégorique

Des enfants légumes et fruits qui manquent un peu d'enthousiasme

Un des jardiniers de Londres

Les Londoniens sont aussi de fiers citoyens du monde

Un couple de musulmans a même fait un clin d'oeil à James Bond en défilant dans une voiture sport munie de nombreux gadgets et d'un haut-parleur qui diffusait le thème musical de James Bond. J'ai bien apprécié l'humour de la James Bond girl voilée...

Les amis des animaux ne sont pas laissés pour compte et font la promotion d'une association d'adoption d'animaux abandonnés.



Bien sûr, on a aussi fait un clin d'oeil au Père Noël, qui se prépare sans doute pour sa tournée du 25 décembre... La fête se terminera ce soir par des feux d'artifice tirés depuis les bords de la Tamise. On ne s'ennuie jamais à Londres!

10 novembre 2006

Sari jaune (Sur le vif 2)

Tant pis, celui-là est bleu...

La mode interethnique a ses adeptes, à Londres. Des jeunes de toutes les couleurs s'habillent en gangstas new-yorkais, en princes africains, en gypsy kings et c'est assez sympathique à voir, sauf que parfois ça frise le ridicule, surtout quand on n'assume pas ce qu'on porte...

Samedi matin dernier, je prends le métro à la station Swiss Cottage pour aller à la bibliothèque et je m'asseois face à quatre Indiennes assez âgées, gantées et bien emmitouflées dans leur manteau d'hiver. À la station suivante, une grande blonde au brushing impeccable monte dans le train. Les quatre Indiennes se retournent sur elle puis se regardent, interloquées.

La fille semble ignorer superbement qu'il fait froid dehors et porte fièrement un très beau sari brodé (un sari de cérémonie?) qui lui laisse le ventre à l'air. Elle reste debout malgré les nombreuses places assises disponibles. J'échange un sourire avec l'une des Indiennes, qui est elle aussi visiblement curieuse à propos de la fille et de l'endroit où elle compte se rendre habillée ainsi.

Après quelques minutes de cette torture, une autre Indienne n'en peut plus, cède à la curiosité et d'un signe de la main invite la fille à venir s'asseoir à côté d'elle. La grande blonde, sans doute gênée par toute cette attention, fait mine de ne pas la voir et s'accroche à son poteau et à sa dignité jusqu'à ce que les Indiennes descendent du train...

08 novembre 2006

Métro, dodo

Ces jours-ci on entend encore parler de complots terroristes visant à tuer le plus de monde possible dans le métro. Même si on évite d'y penser, c'est toujours un peu inquiétant de s'engoufrer dans les sous-terrains de Londres, si vulnérables à la folie meurtrière des illuminés islamistes. Pourtant, il fut un temps où le métro représentait la sécurité pour des milliers de Londoniens.

Au cours de la Deuxième guerre mondiale, quand Londres était dévastée par les bombardements aériens intensifs nazis (le Blitz), les gens ont exigé du gouvernement qu'il les laissent s'abriter dans le métro pour la nuit, car ils ne se sentaient pas bien protégés dans les abris civils. Petit à petit, le métro, qui fonctionnait normalement le jour, est devenu un salon le soir et un dortoir la nuit.

Un gramophone américain, à la station Picadilly Circus

Les Américains ont offert cinq gramophones aux Londoniens pour qu'ils puissent écouter de la musique et se détendre un peu dans le métro, le soir.

Hamacs entre deux rails désélectrifiés pour les enfants

Les gens ont développé un système d'admission de nuit dans le métro avec place assignée (les retardataires devaient dormir dans les escaliers roulants pour ne pas déranger les autres), des règles de vie commune (comme ne pas secouer ses draps sur la plate-forme le matin, pour éviter la propagation des microbes) et bien sûr, la politesse et le respect des diverses classes sociales étaient de mise.

La vie était presque normale dans le métro. On y prenait le thé, les femmes tricotaient, se racontaient des histoires et les hommes jouaient aux cartes.


Un sapin de Noël dans une station

Pendant que les Allemands détruisaient leur ville, les Anglais on fêté Noël, dansé et chanté dans le métro. La vie communautaire s'est organisée et chaque station ouverte distribuait son petit journal (qui ne contenait le plus souvent qu'une page).

Sur une plate-forme de la station Elephant and Castle, la nuit. Notez les chapeaux accrochés au mur...

Grâce à l'admirable faculté d'adaptation des Anglais et à leur tempérament calme et mesuré, aucun incident majeur n'a été signalé, malgré les désagréments évidents liés à la promiscuité forcée et à l'inconfort des gens... Lors des attentats terroristes du 7 juillet, on a pu constater que ces traits de caractère nationaux sont toujours présents chez les Anglais.

Un exemplaire d'un journal rédigé par les résidents du métro

« Si Hitler avait su que pour détruire les Anglais il fallait leur tordre le cou un par un, il n'aurait pas perdu son temps à venir nous bombarder », expliquait un résident du métro pendant le Blitz. Je doute que les terroristes soient au courant...

07 novembre 2006

St. Pancras


Parlant de très beaux édifices laissés à l'abandon, en voici un - et non le moindre - qui va revivre en 2007. Je passe par l'une de ses arcades tous les jours pour entrer et sortir du métro (station King's Cross/St. Pancras), car la British Library, d'où je travaille, est située juste en face : il s'agit de St. Pancras Chambers, immense édifice de style gothique victorien, qui était désaffecté depuis les années 80, se dégradait depuis bien plus longtemps encore et qu'on a failli démolir dans les années 60.

Décidément, les années 60-70 ne cessent de me surprendre par leur indifférence et leur sauvagerie à l'égard de l'architecture ancienne... C'est un peu comme si au Québec on décidait de démolir le château Frontenac parce qu'il n'est pas assez moderne!


Construit de 1863 à 1868, St. Pancras abritait à l'origine l'un des plus beaux hôtels du monde (le Midland Grand Hotel) et la gare la plus moderne de l'époque. L'édifice est en cours de restauration depuis plus d'un an et contiendra le terminal de l'Eurostar, un hôtel cinq étoiles et 68 appartements, dont 67 sont déjà vendus. Le seul appartement qu'il reste à vendre, un 176 m2 orienté à l'ouest (sans doute le moins intéressant du lot), vous appartiendra pour la modique somme de 2 762 000 euros ou 3 978 000 dollars canadiens.


Comme j'ai des goûts modestes, je me serais contentée d'acheter un appartement dans cette tour-château. Dommage, il est déjà vendu!


Voici une vue du grand escalier, qui fera sans doute partie de l'hôtel. Pour voir un diaporama de l'intérieur du futur hôtel avant sa restauration, cliquer ici.

06 novembre 2006

Tomb Raiders

Chapelle double abandonnée du cimetière d'Isleworth

Dimanche matin, par une slendide journée d'automne, j'ai pris le train puis l'autobus pour me rendre au cimetière d'Isleworth, une petite banlieue tranquille de Londres située près de Richmond. J'y allais pour prendre une photo du monument funéraire d'un des personnages sur lesquels je fais des recherches. Une fois ma photo prise, je remarque que la chapelle double de l'époque victorienne, d'un style intéressant, est barricadée et laissée à l'abandon.


Chapelle vue du cimetière

Je m'approche de l'entrée surmontée d'un très beau chapiteau à clé de voûte pour remarquer que la clôture grillagée entourant la chapelle est trouée et apercevoir deux gars qui prenaient des photos de l'intérieur d'une des chapelles à l'aide d'un trépied.

Clé de voûte de la section du centre

Ces deux-là ne sont sûrement pas des touristes qui ont perdu leur chemin pour Westminster Abbey, me dis-je. Ils savent ce qu'ils cherchent ici. Je ne peux donc pas m'enpêcher de leur demander ce qui les intéresse dans cette chapelle. Un peu gêné, le gars le plus âgé me dit : «Nous sommes des explorateurs urbains. Nous faisons partie d'un groupe qui sillonne le Royaume-Uni à la recherche de vieux endroits abandonnés pour y entrer (par effraction, mais en faisant le moins de dommages possible) et y prendre des photos». Le gars poursuit en me disant qu'ils viennent de visiter l'hôpital abandonné situé juste derrière le cimetière et me montre les photos qu'il a prises. Ce sont des Indiana Jones du dimanche, en somme... Fascinant, comme dirait M. Spock.

Vitraux squattés par les araignées

Je franchis le grillage et décide d'aller visiter la chapelle dont la porte est manquante. Un des gars me prête une lumière de prospecteur et je me rends alors compte que la chapelle a déjà été squattée. C'est devenu un dépotoir immonde. Des revues de body-building (!) jonchent le sol crasseux avec des dizaines de piles mortes, des guenilles, des bouteilles et canettes et toutes sortes de déchets. Les vitraux sont cassés ou défoncés. Malheureusement, les seules squatteuses qui n'ont rien abîmé ici sont les araignées...

Intérieur de l'une des chapelle : un vrai dépotoir

Évidemment, l'exploration urbaine est une activité illégale, mais je ne la trouve pas vraiment répréhensible puisque ses adeptes n'abîment rien et nous permettent parfois de voir de pures merveilles inaccessibles au public et qu'on ne peut être que choqué de voir tomber en ruines. Et puis les Anglais adorent jouer à être vilains sans que cela porte à conséquence...

05 novembre 2006

Guy Fawkes Night

Feu d'artifice arabe


Anémone de l'air

Ci-dessus, le fruit de mes efforts désespérés pour prendre de belles photos du feu d'artifice d'hier, mais disons que le résultat est plutôt original... ;)

Hier soir, la Guy Fawkes Night battait son plein à Londres, avec feux d’artifice de style « son et lumière » et feux de joie, dans lesquels on brûle l’effigie de Guy Fawkes (un traître catholique exécuté pour avoir comploté en vue de faire exploser le Parlement en 1605) et accessoirement celle de quelque politicien impopulaire.

Ce qu’il y a de bien avec les feux d’artifice, c’est que normalement, au bout de 30 ou 40 minutes qui atteignent leur paroxysme en une orgie de couleurs et de lumière, on fait Ahhh! on fait Ohhh!, on climaxe et c’est fini.

Toutefois, les feux d’artifices du swinging London – et il y en de tous les côtés de la ville – ça démarre au quart de tour et ça s’éternise pendant des heures. C’est bien beau, mais à 10 oC on a hâte que ça aboutisse!

Dans les petites villes anglaises, c’est tout le contraire. Le Guy Fawkes est plutôt lent au démarrage mais une fois lancé, il ne faut pas cligner des yeux si on ne veut pas rater le spectacle. Précoce, le Guy!

L’année dernière, j’avais assisté à cette fête à Salisbury avec ma copine Kate. Il faisait plus froid qu’hier encore et nous avons dû marcher deux kilomètres sous une pluie battante pour arriver trempées à un petit centre de loisirs planté au beau milieu d’un champ, d’où le spectacle pyrotechnique allait être présenté. Grelottant sous leur parapluie, les Anglais trépignaient en attendant que le feu d’artifice commence, mais une fois la fête terminée – au bout d’une quinzaine de minutes tout au plus – ils sont rentrés chez eux, comme soulagés devant tant de décence.

04 novembre 2006

En route pour Londres


La gare du Nord, à Paris

Me voilà une fois de plus en route pour Londres. La Gare du Nord grouille de voyageurs qui vont vers l'Europe du Nord - Belgique, Pays-Bas, Angleterre...

J'arrive à la gare au moins 30 minutes avant le départ, comme il est exigé pour les formalités d'entrée au Royaume-Uni (inexistantes lors de déplacements entre les autres pays de l'Union européenne), je passe les douanes, j'envoie mes bagages dans la machine à rayons X et je franchis le portail de détection des métaux, comme à l'aéroport. Ensuite, j'achète quelques revues à potins pour passer le temps et là, je fais dans l'international : National Enquire (américain), Now (anglais) ainsi que Public et Paris Match (français).

De plus, comme un voyage en train anglais a fait de moi une voyageuse avisée (mais c'est tout à fait normal, ma chère, de rester bloquée dans un train sans air climatisé par 32 degrés C sans que l'on ait prévu pouvoir vendre une bouteille d'eau à tous ces gens assoiffés!), j'achète du chocolat et une bouteille d'eau. On ne sait jamais...

Je m'installe dans le train, on annonce la fermeture des portes et l'Eurostar s'ébranle pour un voyage de 2h30, qui comprend la traversée de la Manche dans un tunnel long de 50 kilomètres, soit le tunnel sous-marin le plus long du monde. Pour ceux que la traversée d'un aussi long tunnel effraie (on y passe 20 minutes), dans l'Eurotunnel on ne ressent pas les malaises habituels (sensation de compression dans les oreilles, notamment) qui rendent le passage de tunnels plus courts pénibles à haute vitesse. De toute façon, lorsqu'on regarde par le hublot il fait si noir qu'on n'à qu'à imaginer qu'il fait nuit pour éviter la claustrophobie et puis je suis occupée à m'informer sur les états d'âme de Madonna et les dernières frasques du prince Harry. Bref, si je me suis habituée à ce tunnel, tout le monde peut y survivre.


Le tunnel sous la Manche

Le train ralentit à quelques kilomètres de Londres et j'attends avec impatience de voir apparaître dans le hublot les quatre cheminées de l'ancienne centrale électrique de Battersea, cette silhouette si familière qui m'indique que je suis arrivée à destination pour un autre séjour de découvertes...

L'ancienne centrale électrique de Battersea, à Londres, vue de l'Eurostar


La centrale, telle qu'elle apparaît sur le couverture de l'album Animals, de Pink Floyd




02 novembre 2006

On the road again...


Je serai à Londres pour les 10 prochains jours et mes billets porteront sur cette ville fascinante. À plus pour de nouvelles aventures! ;)

01 novembre 2006

Une fête celtique

Les commentaires que j'ai reçus à propos d'Halloween confirment les raisons pour lesquelles j'ai créé ce blogue. Écrire des billets sur divers sujets d'intérêt culturel m'amuse, bien sûr - et j'espère que j'en amuse d'autres! - mais je veux aussi que l'échange qui s'ensuit avec mes lecteurs me permette de réfléchir et de voir les choses sous un autre jour.

Un merci particulier aux lecteurs français, qui m'ont mise sur une bonne piste.

Je pense que la fête d'Halloween à l'américaine ne marche pas sur le continent européen tout simplement parce qu'elle est complètement coupée de ses racines celtiques et que de toute façon, la plupart des gens les ont oubliées, ces racines celtiques. Pourquoi donc adopter une fête étrangère que l'on ne comprend pas? Et pourquoi en voudrait-on aux Européens de ne pas avoir envie de faire comme les Américains? La culture c'est comme l'agriculture : il faut un terreau approprié pour que ça se développe. Et si on veut transplanter une vieille tradition, les racines doivent être bien présentes, sinon ça ne marche pas. C'est si facile de taxer tout le monde d'antiaméricanisme quand on a l'esprit paresseux ou fermé à d'autres réalités!

Il reste toutefois certains endroits de la France, comme la Moselle, où des gens fêtent Halloween comme on le faisait à l'origine, chez les Anglais et les Irlandais, c'est-à-dire qu'adultes et enfants découpent de grosses betteraves fouragères, les Rommel Bootzen (betteraves grimaçantes), pour ensuite les illuminer de l'intérieur, comme les citrouilles nord-américaines, afin de guider l'esprit des morts dans la nuit qui marque la fin de l'année celtique et l'entrée dans l'obscurité de l'hiver ou d'éloigner les démons. Mais justement, pour ces gens cette fête a un sens et ils en connaissent les racines. Elle sera donc perpétuée, pour peu que ces betteraves de plus en plus rares ne disparaissent complètement.

En gros, avec le temps, lorsque cette fête païenne a été adaptée au catholicisme, on y a incorporé des gâteaux qu'on donnait aux pauvres en échange de prières pour les morts. On voit donc qu'il ne s'agissait pas de tanner tous les voisins pour avoir des bonbons et des chocolats que tout le monde n'a pas les moyens de donner à volonté en échange de rien (sinon gare aux mauvais coups, comme l'explique Caroline)!

31 octobre 2006

No Halloween, please, we're Britons


Halloween, cette fête païenne, d'origine celtique et donc britannique, récupérée par l'Église catholique (la Toussaint), s'exporte mal au Royaume-Uni et en France dans sa forme américaine (citrouilles, chats noirs, sorcières et collecte de bonbons par les enfants), ce qui met en relief une fois de plus les différences entre Américains, Britanniques et Français.

Selon un sondage publié dans le New York Times, pas moins de 58 % des Britanniques éteignent toutes les lumières et se cachent dans le noir - une façon toute particulière de fêter les morts! - pour éviter d'aller répondre à la porte et de donner des bonbons le soir d'Halloween.

La police anglaise met même à la disposition des gens des affiches qu'ils peuvent coller sur la porte pour inviter les petits monstres à passer leur chemin sans frapper, mais une personne interrogée par le Times, sans doute une vieille dame indigne, a sa propre solution pour éviter d'être importunée par des vampires : «j'ai pensé à enlever le couvercle de ma sonnette pour qu'ils se prennent un coup de jus». Comme quoi les sorcières ne seront pas toutes dans les rues en Angleterre ce soir! Mais de toute façon, les Anglais ont déjà la Bonfire Night (ou Guy Fawkes Night), le 5 novembre (j'y serai!), pour assouvir leur goût des fêtes macabres...

Chez les Français, Halloween ne «pogne» guère plus. On y voit surtout une fête commerciale américaine, et les immeubles parisiens, souvent dépourvus d'ascenseur, n'incitent pas trop les passeurs d'Halloween à se manifester. Toutefois, à ce que j'ai pu voir, c'est surtout une fête de jeunes adultes trop contents de pouvoir se déguiser, boire un coup entre amis et rentrer tard, car le 1er novembre est un jour férié en France.

Et les Canadiens dans tout ça? Ben il fêtent platement l'Halloween comme les Américains, mais personnellement, j'avoue que j'ai fait l'Anglaise plus d'une fois, terrée dans le noir, dans le fond de mon appartement. ;)

Venise

Coucher de soleil doré sur Venise

Alors, Venise, c'est aussi beau qu'on le dit?

Je suis partie pour Venise en me disant que la réputation de cette ville était sûrement surfaite. J'imaginais déjà le piège à touristes romantiques beaucoup trop cher et j'ai donc prévu n'y dormir que deux nuits. Quelle erreur! Je n'ai qu'à laisser parler mes photos...


Lampadaire sur fond de mer

Venise, c'est une ville magique avec une luminosité très spéciale, un peu orientale. Je n'avais encore jamais vu de coucher de soleil de cette couleur dorée qui rappelle les mosaïques d'or de San Marco.

Jeune couple d'amoureux

Les hôtels et les restaurants sont hors de prix, évidemment, et la ville est romantique à souhait, aussi est-il préférable d'y aller en bonne compagnie (j'y étais seule)!

Le fameux pont des soupirs

J'ai dormi dans une île voisine, Murano, où les hôtels sont beaucoup moins cher, mais je crois qu'il vaut la peine de passer au moins une nuit à Venise même, juste pour pouvoir se promener tard dans la nuit, au clair de lune, et traverser tous les petits ponts (je crois qu'il y en a plus de 300, tous différents). En effet, pour rentrer à mon hôtel je devais prendre un vaporetto (les bateaux-bus de Venise), mais ces bateaux arrêtent leur service beaucoup trop tôt, soit vers 22 h.

San Marco et ses pigeons

Venise, c'est si beau que ça? J'ai déjà hâte d'y retourner...

Lampadaire aux pigeons

Danser sa vie

Danseuses irakiennes du Groupe de folklore national

De par le monde, il y a tellement de gens courageux qui croient en ce qu'ils font malgré toutes les menaces qui pèsent sur eux et la haine que leur passion déchaîne qu'avec la liberté et toutes les possibilités qu'on a on devrait avoir honte de ne pas essayer de faire ce qu'on aime dans la vie.

Dans cet article du Times, on apprend que des danseuses et des danseurs irakiens pratiquent leur art pendant quatre heures par jour tous les jours, dans le plus grand secret et le mensonge permanent, sans jamais être récompensés par les applaudissements de spectateurs, car les spectacles sont interdits. Ils risquent même la mort si des intégristes découvrent leur secret, mais eux qui savent voler dans la lumière refusent de ramper dans l'obscurité avec les autres et dansent leur vie.

29 octobre 2006

Petite devinette

Désinfectant réputé pour tuer 99,9 % des germes pathogènes, vendu en Amérique du Nord

Comment reconnaît-on à coup (presque) sûr un Québécois en Europe? Il a une mini-bouteille de gel désinfectant Purell dans son sac et s'en frotte les mains avant de manger.

Je ne crois pas me tromper en disant que les Nord-Américains (et particulièrement les Québécois!) craignent davantage les germes, microbes et bactéries que les Européens.

Tout le monde connaît le contact poisseux d'une barre de voiture de métro. Moi, j'imagine sans peine toute la faune microscopique qui grouille dans ma main et me fait des beubye après que j'ai touché cette barre, que des centaines de mains douteuses, suantes ou gluantes ont touchée. Aussi, la première chose que je fais en rentrant chez moi, c'est de me laver les mains à l'eau et au savon.

Toutefois, quand j'ai envie de manger quelque chose sur la route et qu'aucun lavabo n'est en vue ou qu'il n'y a pas de savon dans les toilettes, comme cela arrive souvent, je sors ma petite bouteille de Purell et j'ai l'esprit tranquille, car je sais que Purell, ça tue le méchant. :D

26 octobre 2006

Respect!


Franchement, vous m'impressionnez. J'ai parlé de sujets assez délicats et plutôt arides ces derniers temps (religion et politique) et chaque fois j'ai eu peur de recevoir une bordée d'injures, mais non! Tout le monde s'exprime de manière intelligente et respectueuse.

Quand je vois de quoi ont l'air les blogues de Canoe après le passage des trolls, je me dis que j'ai bien de la chance d'avoir un si bon lectorat. Je vous lève donc mon chapeau (d'ailleurs très joli - j'ai craqué quand je l'ai vu dans la vitrine du Printemps!).

Et pour vous récompenser, demain je vous emmène en Italie. ;)