Hmm... Je ne sais par où commencer ce billet, car pour tout dire la délinquance, comme on l'entend en France, est presque inexistante en Grèce. C'est énorme, hein? Je n'ai pas de statistiques pour le prouver, mais plein de petits détails observés au quotidien l'affirment haut et fort.
Les boîtes aux lettres n'existent pas dans les immeubles. Le facteur fait des piles de lettres, tous destinataires confondus, et on se sert. Si le vol de courrier était un problème, ça se saurait!
Des voitures passent des semaines et des mois sous une bâche (anti-crottes d'oiseaux?) dans la rue ou sans protection du tout et y restent avec tous leurs morceaux.
Un handicapé de mon quartier laisse son fauteuil roulant motorisé dehors, sur le trottoir. Si on était à Paris, des "djeunez" se sauveraient avec, le démoliraient et/ou le jetteraient dans le canal Saint-Martin.
Les tables et les chaises des tavernes ne sont pas enchaînées et, dans la plupart des cas, on les laisse dehors la nuit. Je vous rappelle qu'Athènes est une ville de plus de 3,5 millions d'habitants. La moitié des Grecs y habitent! Incroyable.
Il y a très peu de quartiers "chauds", sauf Omonia, car c'est le quartier des putes et des junkies, et l'ambiance quelque peu électrique d'Exarchia peut impressionner les passants, car c'est l'antre des anarchistes, mais quand on vaque à ses propres affaires et qu'on ne représente pas l'autorité on n'a rien à craindre.
À Athènes, je peux rentrer seule à pied au beau milieu de la nuit sans avoir peur. Les rues sont rarement désertes de toute façon. Quelle différence avec Paris, où je ne me sentais pas en sécurité quand je rentrais chez moi après 23h! (à cette heure pas si avancée, il y a deux mois, trois copines se sont fait courser par un taré armé d'une barre de fer, à deux pas de mon ancien appartement).
Évidemment, je ne dis pas qu'il n'y a pas de criminels - j'ai failli être victime d'un pick-pocket il y a quelques semaines - je veux juste attirer l'attention sur le fait qu'on ne vit pas du tout dans un climat de paranoïa ici.
Autres constatations en lisant tous les jours le
eKathimerini (le Quotidien en ligne) en version anglaise : les crimes violents sont généralement commis par des étrangers : Albanais, Géorgiens, Pakistanais, etc., et parfois par des maris grecs cocufiés!
Les Grecs qui adoptent des comportements criminels choisissent le plus souvent la criminalité "douce" et invisible, comme la corruption, et sont souvent roublards en affaires. Sinon, on peut aussi remarquer que le foot, comme partout ailleurs, peut susciter le hooliganisme chez les abrutis et que les manifestations politiques ont tendance à être rock'n roll par ici.
Pour ceux qui lisent l'anglais, vous trouverez les faits divers du jour, y compris l'arrestation de chercheurs de "trésors,
ici.