Aucun message portant le libellé Culture et identité. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Culture et identité. Afficher tous les messages

14 décembre 2007

Vers l'inconnu

Le 3 janvier c'est bientôt. La peur de l'inconnu commence à se mêler à l'excitation dans mon ventre. Dans trois semaines, je prendrai l'avion avec des vêtements, des livres, mon chat et mon ordinateur et je m'installerai à Athènes pour plusieurs mois; une aventure qui promet d'être très intéressante.

J'entendrai parler grec tous les jours et je devrai me débrouiller pour me faire comprendre. Les affiches, les journaux, la radio, la télévision, les étiquettes sur les aliments, tout me rappelera que je ne suis pas d'ici et me demandera un effort. Ce sera difficile mais je bûcherai mon grec, c'est certain, pour sortir de l'isolement et tenter de faire véritablement partie du monde qui m'entoure, connaître des Grecs et me faire des amis.

On dit que la moitié de la planète rêve d'émigrer, et l'immigration est perçue comme un problème épineux dans de nombreux pays occidentaux. Même le Canada, fondé sur l'immigration et pourtant si vaste, commence à se fatiguer de sa réputation de terre d'accueil et montre des signes d'irritation. Vivre en Grèce sera une belle occasion pour moi de réfléchir à tout ça en jouant le rôle d'une immigrante allophone membre d'une minorité religieuse (les Grecs sont à 98 % orthodoxes). J'imagine déjà certaines expériences sur le terrain...

24 juin 2007

Bonne fête, Québec!

Bonne Saint-Jean-Baptiste, les Québécois!

Deux fenêtres de mon petit chez-moi parisien... avec un drapeau fleur-de-lysé, pour l'occasion

Cette semaine, je serai prête à mettre les photos de mon nouvel appartement en ligne. À bientôt! :)

24 avril 2007

Accommodements raisonnables pour indépendantistes?


Je viens d'apprendre que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, n'invitera pas la reine Élizabeth II à participer aux célébrations de juillet 2008 du 400e anniversaire de la fondation de Québec, qui a marqué la naissance de la Nouvelle-France, berceau du Canada. Tout ça pour ne pas déplaire aux indépendantistes, pourtant largement minoritaires et battus démocratiquement aux dernières élections. On aura tout vu! On fait même de l'accommodement raisonnable entre nous!

On se souviendra que dans les années 60, la reine avait effectué une visite à Québec qui avait provoqué de vives réactions. De bruyantes manifestations avaient eu lieu pour dénoncer sa visite et il y avait eu des débordements le jour même de sa venue, forçant les forces de l’ordre à intervenir de manière musclée. Mais nous sommes en 2007 et l'indépendantisme forcené n'est plus d'actualité. Pas mal d'eau a coulé sous les ponts depuis et les Québécois semblent avoir quelque peu perdu leur complexe de colonisés. Du moins, il me semble…

Il faut dire aussi qu'on fêtera 400 ans d'histoire à cette occasion et non pas la première journée d'existence de la ville de Québec, car si sa fondation n'avait pas eu de suites, sa commémoration serait sans intérêt. Or, l'Angleterre a beaucoup à voir avec l’histoire de la ville de Québec, et n'eût été de quelques architectes partisans et intellectuellement malhonnêtes, on verrait encore bien les traces de la présence britannique dans cette ville.

Quand est-ce qu'on va en revenir, au Québec? Ne sommes-nous pas capables d'accueillir comme du monde une dignitaire comme Élizabeth II, qui est toujours la reine du Canada, à un événement de cette envergure? On refusera donc à la porte celle qui ne nous aurait souhaité que bonne fête et aurait donné une bonne visibilité à cet anniversaire?

L'Entente cordiale entre les Français et les Anglais - ces ennemis séculaires - a été signée il y a plus de 100 ans, le monde est réconcilié avec l'Allemagne, la guerre froide est finie et le rideau de fer est tombé depuis belle lurette, catholiques et protestants ont enfin fait la paix en Irlande du Nord après 30 ans de conflits sanglants, mais certains Québécois sont incapables d'avaler le fait que les Anglais ont battu les Français à la régulière il y a près de 250 ans... C'est décourageant!

25 octobre 2006

Voisin, voisine


À la suite de la question qui tue posée par Gryphon, j'aimerais que mes lecteurs québécois me parlent de la perception qu'ils ont des Anglais et des Américains et de l'apport de ces derniers à notre culture, le cas échéant (mais tout le monde peut bien sûr s'exprimer sur cette question ;)

Bref, suis-je aussi confuse que Bob dans le film Elvis Gratton quand j'essaie de définir notre identité culturelle et de reconnaître l'apport de certaines nations?

Bob : Moé ch't'un Canadien québécois! Un français Canadien-Français!
Voyageur : Ah bon!
Bob : Un Américain du Nord français! Un francophone québécois canadien!
Voyageur : C'est certain!
Bob : Eh ... Un Québécois d'expression canadienne française FRANÇAISE! Eh - On est des Canadiens américains francophones d'Amérique du Nord! Des franco-québécois.
Linda : On est ... On est des franco-canadiens du Québec
Bob : C'est ça!
Linda : Des Québécois canadiens!
Bob : Les deux, ouais, c'est vrai!
Linda : C'est ça!

Une identité de carton-pâte

Quelques maisons de Place royale, à Québec

Ce matin, en lisant l'intéressant billet de Caroline sur le syndrome de Paris, je me suis dit que c'était le bon moment pour parler de la déprime dont souffrent la majorité des immigrants québécois qui débarquent à Paris. J'en ai connu personnellement cinq et tous (dont moi) ont mis une bonne année à se remettre de cette déprime, à trouver leurs marques et à enfin (sauf une, mais pas moi!) apprécier la vie en France dans toute sa différence.

Peut-on aussi appeler cette déprime le syndrome de Paris pour touristes déçus ou est-elle plutôt attribuable à la perte douloureuse d'une illusion profondément ancrée dans l'inconscient québécois par les nationalistes, celle de l'identité française telle qu'ils la professent?

Au Québec, on nous rebat les oreilles depuis toujours à propos de notre identité française, de nos racines françaises, de nos ancêtres français, etc., pour des raisons politiques. On nous apprend à idéaliser la France et à rejeter systématiquement tout ce qui est anglais, comme si nous n'étions pas assez grands pour faire la part des choses et apprécier nos deux héritages culturels. Il faut peut-être accepter le fait que les Anglais ont gagné la guerre, que la Nouvelle-France n'existe plus, que le Québec fait partie du Canada et que 400 ans ont passé en terre d'Amérique...

Il faut dire qu'au début, les gouvernements francophones ont voulu protéger légitimement cet héritage français, mais que le tout a fini par être récupéré par les nationalistes à des fins de propagande séparatiste pour nous faire croire que nous n'avons rien à faire avec les «Anglais» qui peuplent le reste du Canada.

Erm... Chers amis français, n'en prenez pas ombrage, mais je crois que nous avons pas mal plus de choses en commun avec les Anglais qu'avec les Français et qu'un Québécois le découvre un peu brutalement quand il s'installe en France. Donc, le bon côté de l'affaire, c'est que vous n'êtes aucunement responsables de notre déconfiture d'expatriés. :)

Nous parlons (presque!) la même langue que vous, nos ancêtres étaient effectivement presque tous français et, comme vous, nous aimons bien manger et avons un peu de sang latin, mais nos similitudes s'arrêtent à peu près là. Cette ressemblance limitée, qui implique des ressemblances avec le Conquérant maudit, est toutefois très déplaisante aux nationalistes québécois.

La même Place en été

D'ailleurs, dans les années 70-80, un certain gouvernement n'a pas hésité à tripoter l'histoire de l'architecture pour dépouiller la Place royale de ses éléments architectoniques britanniques, bref, la refranciser et la rendre plus conforme à l'image disneyesque de berceau de la Nouvelle-France que les nationalistes voulaient lui donner. C'est M. Luc Noppen, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, que j'ai déjà eu comme professeur d'histoire de l'architecture, qui m'en avait fait prendre conscience. Mais d'autres spécialistes, tels Jean Cimon, n'en pensent pas moins :

«Ainsi, la moitié de la restauration architecturale dans l’arrondissement de Place Royale est basée sur des approximations livresques et sur une conception mesquine et faussement «nationaliste» d’un patrimoine urbain qui supprime deux siècles d’histoire urbaine (après la Conquête de 1760) et l’apport précieux des Britanniques à la beauté et à l’urbanité du Vieux-Québec. (1)

Ben voilà. Même moi, qui n'ai pourtant jamais été nationaliste, j'ai constaté des effets de ce brainwashing sur moi, en bonne partie grâce à mes pérégrinations entre Paris et Londres. C'est dommage, car je pense que sans cette vision déformée de la réalité qu'on nous a apprise et qui ressemble beaucoup à celle d'un parent divorcé immature désireux de rabaisser l'ex pour s'attirer les faveurs exclusives de l'enfant, je me serais adaptée plus rapidement et sans attentes irréalistes à la vie en France.

1) Promoteurs et patrimoine urbain, Montréal, Éditions du Méridien, 1991, p. 38.

17 octobre 2006

Discussions animées


En cherchant une photo de discussion animée dans Google, je suis tombée sur une photo d'amoureux à Paris... :)

J'ai eu un de mes premiers chocs culturels en France lorsque je me suis retrouvée à table avec la famille toulousaine de mon mari. Tout le monde parlait tellement fort qu'on aurait dit une engueulade, et je commençais même à me sentir mal à l'aise.

Vont-ils aussi se taper dessus?, m'inquiétais-je. L'argument passait d'un côté à l'autre de la table à une vitesse folle, comme une petite balle jaune à un match de tennis de championnat, et je redoutais de me trouver dans la trajectoire d'un smash de Roger Federer.

Un peu choquée, j'ai mentalement coupé le son pour les regarder. Fourchettes en l'air, sourcils froncés, concombre menaçant pointé sur l'adversaire, tomate blessée abandonnée au champ de bataille, vraiment rien pour évoquer la bonne entente et la sérénité familiale. «Mais qu'est-ce qu'ils ont?!», demandais-je à mon mari. «Ben, ils discutent!» Quelle question! Évidemment.

Les Français adoooorent argumenter. C'est un sport national au même titre que le foot. J'ai un ami Alsacien qui aime tellement les débats sans fin qu'il joue souvent à l'avocat du diable, juste pour le plaisir d'en faire durer un le plus longtemps possible. Un verre à la main, il est in-fa-ti-ga-ble. Moi, je m'épuise vite avec mes piles chinoises sans nom mais lui, il a des Duracell au dessus cuivré et se délecte de ma déroute dans un grand rire tape-cuisse. En bonne Québécoise, je mets fin au match en faisant mon McEnroe : je lance la raquette.

Les Québécois ont tendance à abandonner assez rapidement la partie lorsqu'ils se rendent compte qu'ils n'arriveront pas à s'entendre. Le consensus nous importe infiniment. Les référendums en série, ça nous connaît, mais l'ostinage, ça nous fatigue. Chez nous, on fait même des révolutions tranquilles. Pas d'ennemis à raccourcir et personne à trucider. On veut la paix.

«Je joue pu, debord!», «Pas de chicane dans ma cabane!», «Accordez-vous donc, c'est si beau l'accordéon!», nous avons toute une série de phrases toutes faites de ce genre pour mettre les discussions animées et les différends au tapis et retrouver rapidement un semblant de sérénité. La paix rétablie, on s'écrase sur le sofa et on sourit, soulagé. «Ahhh... Fait chaud, ça pue pis on est ben.»

02 octobre 2006

Choc culinaire


J'étais attablée à mon bistrot parisien préféré (en fait, il est à deux pas de chez moi et le patron est très sympathique) quand j'ai entendu un couple d'Américains, assis à la table voisine, commander dans un français, ma foi, assez convaincant : «deux dauwrades, s'il vous plaît».

Bien sûr, le patron a remarqué que les clients sont Américains et se retourne vers moi en souriant avant de les «avertir» que la daurade est un poisson servi avec la tête et la queue et la peau et les yeux, Alouette! Les Américains ouvrent grand les yeux (de merlan frit) et se regardent : «Ah bon?!! Heu... On peut wregawrder encowre la meniou?».

Le patron a de longues années d'expérience avec les touristes et sait très bien que les Nord-Américains ne supportent pas qu'on leur rappelle brutalement que ce qui se trouve dans leur assiette était un animal qui nageait ou broutait encore gaiement il n'y a pas si longtemps. Comme quoi les Québécois n'ont pas que Céline Dion en commun avec les Américains...

20 septembre 2006

Naughty London


Today is my third day of commuting to work and the journey has been going smoothly so far, even if the trains are usually crammed with people managing to read newspapers or books. It's a marvel to watch them as they carefully use every inch of available space in a way that won't bother the other commuters, folding broadsheet newspapers in origami patterns...

It takes me about half an hour to get by underground from Swiss Cottage to Baker Street, where I change trains to King's Cross, then walk to the British Library, situated nearby the Station. At Baker Street Station, you see several references to Sherlock Holmes, the famous fictional detective who lived at 221B Baker St.



And er... Well, by the way, I learned in Wikipedia this morning that the expression "changing at Baker Street" is a euphemism for anal sex, since Baker Street is one of only two stations on the London Underground (the other being Paddington) where you can change from the Hammersmith & City Line (pink) to the Bakerloo Line (brown)!! London of course is also famous for its 'naughty' and sometimes seedy side, perhaps I will post more about this at a future time.