24 mai 2007

Panne sèche

Je ne pensais pas que ça m'arriverait de sitôt, mais je suis en panne de blogage actuellement.

Eh oui, même si j'ai passé une belle semaine à Londres :

- que j'ai notamment assisté à mon premier opéra - en français s'il vous plaît (Pelléas et Mélisande, de Debussy)- au Royal Opera House (ce complexe grandiose offre notamment une vue imprenable sur Covent Garden depuis la terrasse du toit);

- que j'ai assisté à une pièce de théâtre à la mise en scène très litérale et très drôle (The 39 steps), basée sur un roman écrit par un gouverneur général du Canada (John Buchan), qui a aussi inspiré à Alfred Hitchcock le film du même titre;

- et que je suis même tombée face à face dans la rue avec les acteurs Goldie Hawn (sans maquillage) et Kurt Russell (Wow! C'est comme Closer, mais en live), qui font nettement leur âge malgré une silhouette jeune mais laissent un délicieux parfum dans leur sillage;

je n'ai pas eu envie de décrire mes petites joies futiles dans mon blogue. L'envie a comme disparu. L'ambiance n'est plus la même dans mon quartier de la blogosphère. Tout devient sérieux et lourd en 2007, on dirait. Les commentaires ont changé de ton et m'invitent à penser qu'on entre dans l'ère du "Il est encouragé d'interdire". Bref, c'est peu réjouissant et ça m'enlève le goût d'écrire. Sur ce, je tire ma révérence.

Merci à mes lecteurs et lectrices qui ont su accueillir avec bienveillance ce petit livre d'heures électronique.

19 mai 2007

Bar de glace, Londres

Le bar, où sont composés tous les cocktails. Les murs, les verres et le mobilier sont faits de glace et sont taillés dans des blocs de glace qui proviennent de la rivière Torne, en Suède.

On trouve vraiment tout à Londres, même un bar de glace ouvert toute l'année, peu importe la saison! Le Absolut Icebar London est situé dans le quartier d'Oxford Circus et semble bien populaire, car il est fortement conseillé de réserver sa visite et on ne peut rester dans le bar de glace plus de 40 minutes. Dans ce décor glacé joliment éclairé on a plus l'impression de se trouver dans un film de science-fiction qu'au fin fond de l'Alaska.

À mon avis, ce bar est l'une des nombreuses curiosités de Londres qui valent une visite, de préférence avec des amis, juste pour goûter l'ambiance festive qui y règne. En tant que Canadienne, voir tous ces gens payer cher pour avoir froid et se trémousser dans un bar dont la température ambiante est maintenue à -5 degrés Celsius, un verre de glace dans la mitaine, me fait sourire. Disons que j'ai pour "excuse" le fait d'avoir manqué les cinq derniers hivers canadiens... ;)

Il faut dire que le feu de bois n'est que virtuel, mais sa vue a de quoi réjouir...
On trouve même une cabine téléphonique de glace!

Les capes thermiques et les gants sont fournis avec le prix d'entrée (12 £, qui comprend tout de même un cocktail à base de vodka).

Cheers!

Un des nombreux "tableaux de glace" qui ornent le bar. On reconnaît la silhouette de Londres, avec Big Ben, la cathédrale Saint-Paul et l'immeuble Swiss Re, surnommé le Erotic Gherkin (cornichon érotique) par les Londoniens. La décoration est refaite tous les six mois.

11 mai 2007

Salmigondis du vendredi

J'en ai appris une bonne cette semaine, chez mon nettoyeur (ici on dit "pressing", en bon français). Il fait plutôt froid et c'est gris et très venteux ces jours-ci, ce qui étonne après les jours d'été que nous avons eu il y a deux semaines, et j'apportais des vêtements d'hiver à faire nettoyer.

Avant de partir, j'ai lancé que j'espérais ne pas avoir à remettre ces vêtements avant l'année prochaine quand mon nettoyeur m'a dit qu'il fallait attendre que les Saints de glace soient passés pour en être sûr.

Hein? C'est quoi, ça, les Saints de glace? Il ne s'agit évidemment pas d'un nouveau type de prothèses mammaires rafraîchissantes mais plutôt de trois jours où il fait toujours froid en mai, qui tombent généralement les 11, 12 et 13 mai. Je vous passe les explications plus détaillées en vous renvoyant à ce blogue, mais cette évidence toute française est inconnue au Québec (ou me trompe-je?).

Enfin, je termine mon billet en vous annonçant mon départ pour Londres, où je passerai la prochaine semaine. Je risque d'en avoir d'autres bonnes à raconter. ;)

07 mai 2007

Message de Tony en français

Tony Blair sort son français pour féliciter Nicolas Sarkozy comme nouveau président et les Français pour leur participation impressionnante aux élections! Quelle attention charmante. ;)

La vidéo est ici.

06 mai 2007

Aux urnes, citoyens!

Si j'avais le droit de voter, je serais bien embêtée aujourd'hui.

J'ai suivi la campagne et écouté le dernier débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy et je trouve que si Royal s'est beaucoup mieux exprimée dans ce débat qu'elle ne le fait d'habitude, elle ne joue pas les bonnes cartes auprès des électeurs. Son "Moi, je..." qu'elle place toutes les trois minutes, son flou artistique lorsqu'il s'agit de dire comment exactement la France va financer ses projets sociaux et ses retraites et faire face à son déficit colossal, son racolage auprès des femmes qu'elle exhorte de la sororité et son "j'ai eu quatre enfants" qu'elle brandit comme si c'était un exploit suffisant pour en faire une bonne présidente m'agacent au plus haut point.

D'autre part, si Sarkozy a l'air plus au courant du principe des vases communicants en gestion des finances ("si ou augmente les dépenses ici, il faudra les réduire là") que Royal, je trouve qu'il manque d'humanité et semble souffrir du complexe du petit homme, qui pousse un homme de petite taille à s'imposer par des démonstrations de pouvoir pas vraiment exercé à bon escient. Notamment, sa violence verbale est bien connue de son entourage politique et déborde jusque dans ses discours publics (qu'on pense au "nettoyage au kärcher" des banlieues et aux "racailles" black et maghrébines).

Bref, aucun de ces deux candidats me semble équilibré et apte à faire passer sereinement la France à une autre étape, soit l'étape de la fin de l'assistance publique à outrance et des bâtons dans les roues des gens qui veulent travailler et bâtir une entreprise.

Juste un exemple de bêtise administrative française : je fabrique des objets en vitrail ou en verre et j'envisage de créer ma micro-entreprise comme artisane. Fiscalement, je serai donc affiliée à la Maison des artistes. Or, imaginez-vous donc que pour ma première année d'exercice, ladite Maison exige que je demande à tous mes clients de me faire deux chèques : un à mon nom et un autre de 15,5 % à l'ordre de la Maison des artistes. C'est clair que dans le cas où je vendrais quelque chose à la foire de mon quartier, tout le monde aura une sacrée envie de faire la queue pour me faire deux chèques là, sur le trottoir! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, en France?

Je souhaiterais que le prochain président (puisqu'il semble que ce sera Sarko) fasse du ménage là-dedans et permette aux gens qui le souhaitent de travailler dans des conditions qui rendent possibles l'efficacité et la concurrence, mais jusqu'ici je ne l'ai pas vu s'intéresser à autre chose qu'à la chasse aux immigrants et aux clandestins.

04 mai 2007

Le temps me manque...

Désolée si je n'écris plus que deux billets par semaine mais j'ai comme un surplus de travail en ce moment.

Toutefois, il n'y a pas lieu de se décourager car plein de belles choses s'en viennent, dont plusieurs escapades en France (Giverny samedi, Reims, Amiens, La Rochelle, le mont St-Michel, St-Malo, etc.). Je risque même de manquer de fins de semaine pour tout caser!

30 avril 2007

Vacances en Bretagne

Myrdhin, harpiste et directeur des Rencontres internationales de harpe celtique de Dinan, en Bretagne, devant les menhirs de Carnac

Cette année, je vais prendre des vacances un peu spéciales, que je vous raconterai sûrement. Vous connaissez peut-être mon intérêt pour la culture celtique, car il transparaît dans mes billets sur nos traditions, souvent héritées des Celtes. Il est donc naturel que je m'intéresse aussi à la région de France où cette culture subsiste encore dans la langue qu'on y parle : la Bretagne.

En juin, je visiterai le Sud de la Bretagne avec une de mes tantes et en juillet, je passerai une semaine à Dinan pour assister aux Rencontres internationales de harpe celtique. À l'occasion de ce festival, en plus de vivre dans cette cité médiévale magnifique et d'assister aux concerts donnés par des grands noms de la harpe celtique, je vais suivre un stage d'initiation à cet instrument envoûtant. Et si l'expérience s'avère concluante, je continuerai d'apprendre à en jouer à Paris. Elle est pas belle, la vie? :)

27 avril 2007

Florence, Italie


La célèbre cathédrale, vue sous un angle particulier...

Juste quelques mots sur Florence avant de commencer la fin de semaine. C'est l'été à Paris et je sens que je ne vais pas m'éterniser devant mon ordi. ;)

L'intérieur magnifique du dôme de la cathédrale, peint par Michelange. On se sent comme aspiré vers le haut!

Je vous dirai d'emblée que j'ai été très déçue de ma visite à Florence. C'est beau, mais. La ville contient bien sûr un nombre incroyable de trésors artistiques de toutes les époques et de beaux monuments, mais elle n'a pas réussi à garder son âme, je trouve. C'est une grande ville bruyante, sale et polluée où tout est prétexte à vendre des cochonneries aux touristes fatigués par les longues heures d'attente qu'ils doivent supporter avant de pouvoir entrer dans les musées.

Florence, vue de loin

Les filles, si vous voyagez seules vous serez harcelées par des hommes qui ne semblent faire que ça de leur vie : attendre leur proie. Je n'ai même pas eu envie de sortir le soir tant j'étais tannée de tant d'attention non sollicitée. Belles vacances, hein!

Une autre vue de Florence et ses ponts sur l'Arno, vue d'une colline (la Piazzale di Michelangelo). C'est la vue que je préfère...

D'accord, on est chez les Latins, mais je connaissais déjà bien l'Italie et je n'avais jamais eu le moindre problème avec les hommes avant de subir les assauts de touristophiles florentins insatiables.
Le fameux Ponte Vecchio, qui date de 1345. Au Moyen Âge, il y avait des maisons sur tous les ponts et c'est l'un des rares ponts qui a conservé les siennes. On y vend des bijoux et autres babioles pour touristes.

Vous vous croyez en sécurité au musée et enfin hors d'atteinte des blaireaux et vous soupirez d'aise devant les toiles aux teintes délicates des grands maîtres italiens du Quattrocento? Détrompez-vous. Un gardien vous a spottée et est prêt à livrer les plus beaux Fra Angelico et Giotto aux mains de voleurs un peu benêts, qui s'empresseront de mettre ces toiles célébrissimes en vente sur eBay avant de se faire dénoncer platement par un internaute avisé qui cherchait à acheter un kit de peinture à numéros et de finir en première page du News of the World, non sans que vous ayez eu à convaincre le juge que vous n'y êtes pour rien dans cette histoire abracadabrante... tout ça pour vous inviter sur-le-champ à prendre un café avec vous... et plus si affinités. Ahem... Au début ça fait un petit velours, mais à la longue ça lasse.

La vaporeuse campagne florentine. Léonard de Vinci n'a pas inventé le sfumato pour rien!
Évitez les ennuis et regardez Florence d'un peu plus loin encore... la Toscane regorge de petits villages plus accueillants les uns que les autres et moins enclins à prendre les touristes pour des pigeons.

26 avril 2007

Coût de la monarchie

En passant, ce n'est pas que je tienne mordicus au symbole que représente la reine au Canada (pas du tout), mais j'aimerais bien remettre les pendules à l'heure. Ces chiffres vont sans doute vous étonner. Je les mets ici parce que je trouve que nous avons trop souvent tendance à fonder nos opinions sur des a priori alors qu'il suffirait de faire une petite recherche pour savoir un peu mieux de quoi on parle et relativiser les choses.

Les Britanniques paient 61 p. (soit environ 1,35 $)* par personne par année pour la monarchie. La reine Élizabeth, quant à elle, verse annuellement cinq fois cette somme par sujet en impôt.

Les Canadiens paient 1,10 $ **par personne par année pour conserver la monarchie constitutionnelle, et cela comprend la représentation par les lieutenants-gouverneurs et la gouverneure générale et l'entretien et la restauration de l'immeuble historique de Rideau Hall. Par comparaison, le Sénat coûte 2,06 $ et le Musée canadien des civilisations, 2,20 $. Le Canada ne verse pas un sou à la reine Élizabeth.

La représentation et l'accueil sont nécessaires dans les pays démocratiques et contribuent aux bonnes relations internationales. Les lieutenants-gouverneurs jouent un peu un rôle d'ambassadeurs de chaque province et allègent sans doute la charge de travail des premiers ministres en matière d'accueil et de représentation. S'ils ne représentaient pas la reine dans les provinces, il faudrait peut-être quand même confier un rôle de représentation à quelqu'un, bien que le rôle des lieutenants-gouverneurs soit nettement moins important que celui de la gouverneure générale. Tout a peut-être l'air beau et glamourous pour eux mais il s'agit tout de même d'une job exigeante et non d'un 9 à 5 pépère. Les faux pas ne sont pas permis et ils peuvent travailler le soir et les fins de semaine.

Je n'ai pas l'intention de les plaindre et il s'agit tout de même d'un emploi-récompense prestigieux, mais quelqu'un doit faire le travail de toute façon et ils ont des comptes à rendre à la population. Ceux ou celles qui exagèrent sur les dépenses sont vite mis au pas et vilipendés sur la place publique.

Dépenser 1,10 $ par personne par année pour ça? À mon avis, il n'y a pas de quoi s'énerver le poil des jambes et ce n'est pas la racine de tous nos maux.

* Chiffres de 2006
**Chiffres de 2002

24 avril 2007

Accommodements raisonnables pour indépendantistes?


Je viens d'apprendre que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, n'invitera pas la reine Élizabeth II à participer aux célébrations de juillet 2008 du 400e anniversaire de la fondation de Québec, qui a marqué la naissance de la Nouvelle-France, berceau du Canada. Tout ça pour ne pas déplaire aux indépendantistes, pourtant largement minoritaires et battus démocratiquement aux dernières élections. On aura tout vu! On fait même de l'accommodement raisonnable entre nous!

On se souviendra que dans les années 60, la reine avait effectué une visite à Québec qui avait provoqué de vives réactions. De bruyantes manifestations avaient eu lieu pour dénoncer sa visite et il y avait eu des débordements le jour même de sa venue, forçant les forces de l’ordre à intervenir de manière musclée. Mais nous sommes en 2007 et l'indépendantisme forcené n'est plus d'actualité. Pas mal d'eau a coulé sous les ponts depuis et les Québécois semblent avoir quelque peu perdu leur complexe de colonisés. Du moins, il me semble…

Il faut dire aussi qu'on fêtera 400 ans d'histoire à cette occasion et non pas la première journée d'existence de la ville de Québec, car si sa fondation n'avait pas eu de suites, sa commémoration serait sans intérêt. Or, l'Angleterre a beaucoup à voir avec l’histoire de la ville de Québec, et n'eût été de quelques architectes partisans et intellectuellement malhonnêtes, on verrait encore bien les traces de la présence britannique dans cette ville.

Quand est-ce qu'on va en revenir, au Québec? Ne sommes-nous pas capables d'accueillir comme du monde une dignitaire comme Élizabeth II, qui est toujours la reine du Canada, à un événement de cette envergure? On refusera donc à la porte celle qui ne nous aurait souhaité que bonne fête et aurait donné une bonne visibilité à cet anniversaire?

L'Entente cordiale entre les Français et les Anglais - ces ennemis séculaires - a été signée il y a plus de 100 ans, le monde est réconcilié avec l'Allemagne, la guerre froide est finie et le rideau de fer est tombé depuis belle lurette, catholiques et protestants ont enfin fait la paix en Irlande du Nord après 30 ans de conflits sanglants, mais certains Québécois sont incapables d'avaler le fait que les Anglais ont battu les Français à la régulière il y a près de 250 ans... C'est décourageant!

20 avril 2007

Les pubs anglais

Un pub traditionnel à toit de chaume, près de Stonehenge

Voici un élément classique de la culture anglaise que j'adore : le pub.

Le pub anglais, qui tire son nom de public house (maison publique) a tout pour inspirer la convivialité - son nom l'indique! - et offre souvent un confort qui rappelle celui de la maison, avec ses énormes banquettes de cuir et ses sofas intimes. Les pubs traditionnels sont souvent dotés d'une cheminée qui flambe en hiver et de multiples petites salles en enfilade où l'on peut discuter tranquillement en buvant une bière à petit prix (la seule chose abordable à Londres!) et manger un fish and chips. À l'occasion, on y organise même des soirées de jeux de société (quiz), comme on pourrait le faire dans son salon avec la "visite".

Un pub classique, près de Leicester Square, à Londres

D'un point de vue historique, les pubs sont l'équivalent des célèbres cafés français... en beaucoup moins intellectuel, même si les grands écrivains anglais y ont tous usé leur culotte devant de nombreuses pints. On dit que c'est le seul endroit où les barrières sociales tombent chez les Anglais et où tout le monde peut se laisser aller à adresser la parole à son voisin. De plus, tout Anglais a le droit de se soûler comme une botte et de faire un fou de lui au pub. Le lendemain, comme l'évêque de Southwark, il aura retrouvé toute sa dignité aux yeux des autres.

Un pub historique, le Blackfriar, à Londres

Faire la tournée des pubs (pub crawl) est aussi une activité populaire que Dickens a notoirement pratiquée. Quand j'ai l'occasion d'en faire une avec des amis, nous marchons, souvent le long de la Tamise, en nous arrêtant régulièrement dans un pub pour nous "reposer". Comme je ne supporte pas tellement l'alcool, je me contente d'alterner bière et eau minérale, mais mon plaisir c'est de découvrir des pubs que je ne connaissais pas et de me renseigner sur leur histoire et les gens qui les ont fréquentés. Ces pubs sont tous différents et souvent beaux et intéressants. Chacun a ses légendes, voire ses fantômes! Et comme Londres compte 5800 pubs, j'en ai encore pour longtemps à marcher!

Le Viaduct Tavern, renommé pour être le théâtre de phénomènes appelés poltergeists.

19 avril 2007

Tout est dans l'oeil de celui qui regarde...



À sa première visite, l'acheteuse de mon appartement s'était exclamée "La vue est moche!" en regardant par la fenêtre. Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que ma forêt urbaine - avec ses antennes qui poussent un peu partout - a son charme.

18 avril 2007

Déménagement

Notre appartement est officiellement vendu, c'est-à-dire que si l'acheteuse changeait d'idée maintenant, elle perdrait vraiment beaucoup d'argent. Je peux donc tranquillement penser à mon futur logis.

En fait, je n'aurai pas eu à y penser trop longtemps car le patron du bistrot où je vais souvent manger à deux pas de chez moi m'a mise en contact avec un jeune couple de Français qui cherchait à louer son petit appartement (à 100 m d'ici!) car il fera bientôt le grand saut par-dessus l'Atlantique pour commencer une nouvelle vie au Québec. Comme je voulais rester dans le quartier, j'ai décidé de le prendre. Je déménagerai donc à pied. :)

Ils m'ont déjà fait rencontrer quelques futurs voisins et, ma foi, cet immeuble semble n'être habité que par des québécophiles convaincus! On voit d'ailleurs des petits drapeaux du Québec et du Canada fixés aux balcons... Avouez que la coïncidence est comique!

15 avril 2007

Les globules blancs de Paris

"Ça alors, un vieux cadre pourri!" - "Ben moi j'ai trouvé de beaux verres à vin dépareillés."

"Oh putain! Un téléviseur des années 60! Il a l'air OK, le fil est bon et tout... "

"Il fait classe et branché. Allez hop! Tu viens chez moi..."

Bon, d'accord, il y en a qui ont mis le bordel en jetant des pièces de styromousse par terre (après tout, c'était un sac IKEA, bien pratique!)... mais en gros, tout est en voie de trouver preneur. Le tas d'assiettes et la chaise sont sur le point de partir...

Et hop, on s'en va!

Cet homme a ramassé quelques assiettes et des livres jaunis. Des voisins en ont profité pour se débarrasser de leurs vieux pots de peinture!

À 23h, ça fouille encore et ça durera toute la nuit... Cette dame a craqué pour un vase.

Paris est comme un grand organisme vivant qui se régénère tout seul. On met des vieux trucs dont on ne veut plus sur le trottoir (caddy poussif, sac à dos rachitique, bibliothèque IKEA gangrenée, aspirateur asthmatique, étagère gravement touchée par une scoliose) et les globules blancs de Paris surgissent de partout, à toute heure du jour ou de la nuit, pour redonner la santé au trottoir tout en offrant une nouvelle vie utile à des objets qui autrement se seraient retrouvés au dépotoir.

On me dit que la récupération par M. Tout-le-monde est un phénomène nouveau à Paris. La cherté de la vie n'y est sans doute pas pour rien. Aujourd'hui, personne ne semble avoir honte de fouiller dans les sacs et boîtes abandonnés par des gens qui déménagent pour y trouver son petit bonheur. Dans ma rue, j'ai moi-même déjà récupéré une petite table encore jolie mais rendue instable à cause d'une vis manquante. Il se trouve que j'avais une vis convenable dans mes affaires, et la table est restée dans ma salle à manger pendant quelques bonnes années. C'est ma voisine Marie qui l'a récupérée quand j'ai dit que je la remettais à la rue.

En tout cas, je suis fascinée par la vitesse à laquelle les objets les plus improbables trouvent preneurs. Dernièrement, j'ai laissé sur le trottoir un vieux billot de chêne terreux dans le sac à poubelle qui a servi à protéger mes vêtements. J'ai regardé dehors une heure plus tard et le sac à poubelle avait disparu - tout de même, il était neuf! À mon réveil, j'ai aussi constaté que le lourd billot avait suffisamment intéressé un habitant du quartier pour qu'il se salisse et se casse le dos en le trimbalant au cours de la nuit.

Et puisque je déménage, cet après-midi j'ai vidé la cave qui contenait encore des objets abandonnés par l'ancienne propriétaire de notre appartement. Vieilles photos de mariage des années 40, chaises chromées des années 50 (celles-là, je n'ai même pas eu le temps de les mettre à la rue car ma gardienne me les a demandées en me voyant passer), boîtes remplies de verres dépareillés et bouts de tuyaux, de fil électrique et de corde sont rapidement devenus des trésors découverts par les passants. C'est tout bénéf, et pour les gens et pour l'environnement. :)

12 avril 2007

Avis suranné

Je crois l'avoir déjà dit : Londres a la capacité rare de ravir, au sens où le marcheur attentif et curieux peut litéralement être transporté hors du Londres moderne au détour d'un mystérieux petit passage de briques qui lui fait signe dans une rue bruyante et animée pour se retrouver subitement des centaines d'années en arrière, dans un décor et une ambiance d'une autre époque.

C'est ce qui m'est arrivé un jour que je marchais sur Grays Inn Road. Une arche en briques m'a attirée et j'ai eu la bonne idée de la franchir, comme Alice qui a traversé le miroir.


J'ai trouvé un oasis de paix dans cette belle cour habillée d'arbres et fermée par des bâtiments du XVIIIe siècle. Dickens décrit admirablement bien la sensation qu'éprouve le marcheur qui découvre ces lieux : It is one of those nooks, the turning into which, out of the clashing street, imparts to the relieved pedestrian the sensation of having put cotton in his ears and velvet soles on his boots. Voilà. En gros, cela veut dire que dans la cohue, c'est le soulagement de se mettre des boules Quiès dans les oreilles et des semelles de velours dans ses chaussures.

Qui plus est, on peut lire cet avis délicieusement suranné sur l'une des parois de l'arche :

Le portier a ordre d'empêcher les fripiers de vendre des articles à la criée. De plus, les enfants mal élevés qui jouent et les chevaux ne sont pas admis dans cette auberge.

Autres temps, autres moeurs... Les chevaux sont toujours refusés dans les auberges, mais les enfants mal élevés sont partout et il faut faire semblant de ne pas les voir et les entendre.

08 avril 2007

Broadstairs, Angleterre

Il y a déjà deux mois que je n'ai pas mis les pieds en Angleterre - c'est plutôt inhabituel chez moi - et je m'ennuie un peu. En regardant mes photos de voyage, j'ai eu envie de vous parler d'une excursion que j'ai faite à Broadstairs, une petite ville balnéaire située à 76 milles à l'est de Londres.

Le surnom d'Albion pour désigner l'Angleterre (comme dans perfide Albion...) tire son origine de la blancheur (alba veut dire blanc en latin) des falaises crayeuses que l'on peut apercevoir en arrivant par bateau depuis la Manche. Broadstairs, dans le Kent a longtemps été le refuge de Charles Dickens, où il a écrit David Copperfield, alors qu'il habitait à Bleak House, le grand bâtiment brun aux allures de château qui surplombe la baie des Vikings (photo ci-dessus).

Beaucoup plus petite et moins touristique que Brighton (que je trouve un peu vulgaire), Broadstairs comprend tout de même plusieurs plages de sable et une longue promenade bétonnée très agréable.


Les minuscules cabines multicolores (photo ci-dessus) se louent à prix d'or et s'acquièrent le plus souvent par héritage tellement elles constituent un bien précieux que les Anglais n'ont pas envie de vendre, car avoir son petit coin de mer et y profiter du moindre rayon de soleil en été, cela n'a pas de prix.
Ce qui me fait penser que de ce côté-ci de la Manche, j'ai encore toute la côte atlantique française à explorer...

04 avril 2007

Vendu!


Ça y est, notre appartement est vendu. Ça n'aura pris que trois semaines. C'est une bonne nouvelle et un soulagement après une longue période de stress, mais aussi la concrétisation de ce qui me fait de la peine depuis plus longtemps encore. Je suis séparée. Presque divorcée.
C'est l'appartement où j'ai vécu le plus longtemps depuis que j'ai quitté le nid familial et aussi ma première propriété. Il était tout naze quand nous l'avons acheté, mais nous avions foi en l'avenir et des projets de réaménagement plein la tête, malgré un portefeuille plutôt mince.

Un peu moins de cinq ans plus tard, un cassage de murs qui a produit deux tonnes de débris illégalement descendus dans une benne par la fenêtre à l'aide de poulies improvisées (il aurait fallu payer une fortune pour ce service, et comme la benne coûtait déjà 500 euros par jour...) mais aussi de très beaux volumes, l'importation d'un bon bricoleur québécois (mon père), venu à ma rescousse pour poser le nouveau parquet, des jours et des jours de travaux de plâtre, d'enduit et de peinture, la construction d'un bureau-atelier et d'une nouvelle cuisine nous ont permis de le vendre à un excellent prix, malgré le fait qu'il reste encore une salle de bain à reconstruire et quelques travaux de finition à faire. Tout se vend à Paris, m'avait dit l'agent immobilier.
L'achat de cet appartement aura été une très bonne affaire, car les prix de l'immobilier grimpent en flèche depuis plusieurs années. Rares sont les investissements qui rapportent 75% d'intérêts en cinq ans, n'est-ce pas?

C'est une consolation. La possibilité de refaire ma vie en ayant plus d'argent en banque que je n'aurais jamais pu imaginer mettre de côté dans toute ma vie... Mais ça ne rachètera pas tout ce que j'ai perdu... ou que j'avais cru avoir.

03 avril 2007

Nouveau record!


Bravo à l'équipe technique du TGV, qui a battu un record de vitesse cet après-midi en filant à 574,8 km/heure! Pour avoir souvent pris le train en Europe, je n'hésite pas à dire que les trains français sont les meilleurs du monde.

Dommage que la rigueur du climat nous empêche d'adopter la technologie des trains à grande vitesse au Canada....

01 avril 2007

Carnaval de Venise... à Paris

J'ai profité d'un splendide après midi pour aller voir le Carnaval de Venise à Paris avec mon amie Marie. À l'Arsenal de la Bastille, une centaine de personnes vêtues d'un somptueux costume, porté normalement à Venise au cours de son célèbre carnaval, se pavanaient et prenaient la pose sous les yeux ravis des photographes amateurs. Je n'avais que mon petit PowerShot sur moi, mais les résultats sont quand même pas si mal. ;)


La Seine prend des allures de canal vénitien.


D'autres personnages costumés défilent en bateau, accompagnés par une chanteuse classique. Bellini et Puccini étaient à l'honneur...



Ci-dessus, un homme et sa "dame"... ;)




Ça m'a donné envie de voir le vrai Carnaval de Venise, en tout cas...

28 mars 2007

Ces chers contrôleurs...

Je ne sais pas s'il y a un lien entre ce qui m'est arrivé samedi et l'émeute à la gare du Nord d'hier causée par une échauffourée entre un voyageur pris sans ticket de métro et un contrôleur, mais je trouve que l'attitude méprisante des contrôleurs parisiens favorise ce genre de débordement.

Samedi dernier, je suis partie de chez moi un peu en retard pour aller prendre mon train à la gare de Lyon. J'ai pris le métro comme d'habitude, passé mon ticket dans le portillon mais mon manteau n'a pas de poches et j'ai gardé le ticket dans ma main gantée (je déteste toucher les barres de métro à mains nues et je peux heureusement éviter de le faire tout l'hiver) tout en lisant mon billet de train. Je regarde l'heure et je désespère d'arriver à temps à la gare. J'ai chaud, j'attrape mon gros sac et je sors précipitamment du métro une fois arrivée à la gare. Plus que trois minutes avant le départ de mon train. Manque de pot, une fois le portillon passé, cinq ou six contrôleurs font barrage : il y a un contrôle des tickets. Avec mes gants, je n'ai pas senti mon ticket glisser par terre...

J'explique à un contrôleur à la mine patibulaire que je suis pressée, que j'ai un train à prendre là, maintenant, et que dans ma hâte j'ai dû échapper mon ticket de métro quelque part. Je lui montre que j'en ai plusieurs de pas utilisés dans mon sac pour prouver que j'ai l'habitude de payer, lui fait comprendre que je ne suis pas équipée pour sauter par-dessus la barrière avec ma petite jupe, mes bottes et mon gros sac lourd, mais lui ne veut rien entendre et me regarde manquer mon train sans porter la moindre attention à ce que je dis. Il ironise même. Il est fier de son petit pouvoir, le petit monsieur. Je suis très énervée et lui dis qu'il ne doit pas être autorisé à se servir de son jugement, je suppose. S'il en a un...

Finalement, en plus d'avoir été traitée comme une malpropre, ça m'aura coûté 35 euros d'amende plus un billet de train à 50 euros gaspillé, car évidemment la SNCF n'a pas voulu échanger ce billet sur explication de ma mésaventure, preuve à l'appui, plus les 79 euros que j'ai déboursés pour me racheter un billet de train et arriver quatre heures en retard à destination. Franchement, pour n'avoir jamais pris le métro sans payer, j'ai adoré mon expérience...

Rien n'excuse d'avoir recours à la violence quand on est frustré, mais si seulement les contrôleurs étaient un peu polis et ne traitaient pas tout le monde comme des chiens sans collier, peut-être qu'il ne serait pas nécessaire d'appeler une centaine de CRS (policiers entraînés pour les émeutes) en renfort pour arrêter un gars malmené par des contrôleurs pour avoir pris le métro sans payer et stopper la colère et la révolte de dizaines de jeunes choqués par la scène.